Sénégal

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Contact at AFI team is Enoch Randy Aikins
This entry was last updated on 24 April 2024 using IFs v7.84.

Cette page commence par une brève analyse des prévisions selon la trajectoire actuelle du Sénégal. L’étude présente la répartition et la structure actuelles de la population, le climat et la topographie du pays, ainsi qu’un aperçu du plan de développement national. La trajectoire actuelle est établie à partir de données sur le pays fournies par diverses entités. Nous donnons la priorité aux données provenant de sources nationales.

La section suivante compare l’évolution selon la trajectoire actuelle de développement avec celle qui se produirait dans huit scénarios sectoriels : Démographie et santé ; Agriculture ; Éducation ; Industrialisation ; Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ; Infrastructures et bond en avant ; Flux financiers ; et Gouvernance.

La troisième section compare l’impact de chacun des huit scénarios sectoriels entre eux et avec un scénario combiné Agenda 2063 (qui reflète l’effet total des huit scénarios).

Les progrès sont mesurés sur diverses dimensions telles que le PIB (en taux de change du marché), le produit intérieur brut par habitant (PIBph) en parité de pouvoir d’achat, l’extrême pauvreté, les émissions de carbone, les changements dans la structure de l’économie et certaines dimensions sectorielles telles que les progrès concernant la durée moyenne de scolarité, l’espérance de vie, le coefficient de Gini ou la réduction des taux de mortalité.

Compte tenu de l’impact perturbateur du COVID-19 aux niveaux national et mondial, nous utilisons 2019 comme année de référence standard. Les prévisions s’étendent jusqu’en 2043, ce qui coïncide avec la fin du troisième plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063, le cadre de développement à long terme de l’Union africaine.

Les informations sont présentées sous forme de graphiques et appuyées par un texte interprétatif.

Tous les chiffres en dollars s’entendent en dollars américains de 2017.

Summary

Introduction

  • Le Sénégal est classé parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Situé en Afrique de l’Ouest, il est bordé à l’ouest par l’océan Atlantique, au nord par la Mauritanie, à l’est par le Mali et au sud par la Guinée et la Guinée-Bissau. Le Sénégal est membre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Scénarios

  • Huit scénarios sectoriels sont présentés avec leurs impacts comparés aux prévisions selon la trajectoire actuelle et à un scénario combiné Agenda 2063 qui associe les huit scénarios sectoriels.
  • Le scénario Démographie et santé verra le taux de mortalité infantile du Sénégal chuter de 31,5 décès pour 1 000 naissances en 2019 à 7,8 décès d’ici 2043, soit près de 3,2 décès de moins que les prévisions selon la trajectoire actuelle de développement. Avec ce scénario, le ratio population en âge de travailler/personnes à charge sera également porté à 1,9. Ce chiffre est supérieur à la moyenne de la trajectoire actuelle de 1,67 et à la moyenne de 1,7 pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique.
  • Dans le scénario Agriculture, la production agricole annuelle au Sénégal augmentera de 19 % par rapport à la trajectoire actuelle pour atteindre 17 millions de tonnes d’ici 2043. En conséquence, les importations nettes de produits agricoles devraient atteindre 34 %, soit 10 points de pourcentage de moins que la moyenne de 44 % prévue selon la trajectoire actuelle.
  • En 2019, la durée moyenne de scolarité atteinte par les adultes âgés de 15 à 24 ans au Sénégal était de 5,5 années. Ce chiffre est inférieur à la moyenne de 8,8 années pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Dans le scénario Éducation, la durée moyenne d’éducation des adultes au Sénégal augmentera de 0,7 an de plus que les prévisions selon la trajectoire actuelle pour atteindre 7,7 ans d’ici 2043. Avec ce scénario, les résultats moyens aux tests des élèves du primaire et du secondaire s’améliorent également.
  • Le scénario Industrialisation prévoit des progrès substantiels sur cet axe. La part du secteur manufacturier devrait ainsi atteindre environ 27,2 % du PIB (41,1 milliards de dollars) d’ici 2043, soit environ 3,4 points de pourcentage de plus par rapport à la trajectoire actuelle.
  • Dans le scénario Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la somme des exportations et des importations du Sénégal en pourcentage du PIB sera supérieure d’environ 19 points de pourcentage à la trajectoire actuelle pour atteindre 77,2 % d’ici 2043. Le déficit commercial du Sénégal dans la ZLECAf représentera environ 9,2 % du PIB d’ici cette date.
  • Dans le scénario Infrastructures et bond en avant, 96,7 % des Sénégalais devraient avoir accès à l’électricité d’ici 2043, contre 89,4 % selon les prévisions du scénario de base. En conséquence, 86 % des ménages du Sénégal devraient utiliser des combustibles modernes pour cuisiner par rapport à la trajectoire actuelle d’ici 2043.
  • Dans le scénario Flux financiers, les recettes publiques devraient atteindre 34,8 milliards de dollars en 2043, soit 25,2 % du PIB. Par rapport à la trajectoire actuelle, ce scénario pourrait améliorer les recettes publiques du Sénégal de près de 1,9 milliard de dollars supplémentaires d’ici 2043.
  • Dans le scénario Gouvernance, le score du Sénégal sur l’indice de sécurité de la gouvernance sera d’environ 3,1 % supérieur à la trajectoire actuelle. En outre, les scores de capacité et d’inclusion du pays enregistreront respectivement une amélioration de 10,6 % et 12,8 % par rapport à la trajectoire actuellement prévue d’ici 2043.

Comparaisons de scénarios

  • D’ici 2043, le PIB par habitant du Sénégal connaîtra des améliorations significatives selon divers scénarios. C’est le scénario ZLECAf qui aura le plus grand impact sur le PIB par habitant, ce qui montre les avantages que peuvent procurer des échanges intra-africains. Viennent ensuite les scénarios Industrialisation et Gouvernance, respectivement. Le scénario Industrialisation présente le plus grand potentiel de réduction de l’extrême pauvreté au Sénégal, suivi par les scénarios Gouvernance et Démographie et santé.
  • Scénario combiné de l’Agenda 2063
    • Le PIB du Sénégal devrait atteindre 245,6 milliards de dollars dans le scénario  combiné Agenda  2063. Cette augmentation de 86 % équivaut à 113,7 milliards de dollars supplémentaires par rapport aux prévisions de la trajectoire actuelle. De même, dans le scénario  combiné , le PIB par habitant du Sénégal devrait augmenter à 12 502 dollars américains d’ici 2043, soit 73 % de plus que les prévisions de la trajectoire actuelle.
    • D'ici 2043, le secteur des services sera toujours le plus grand contributeur au PIB avec 63,4 %, suivi du secteur manufacturier avec une part de 23,5 %. La part du secteur agricole diminue à 3,5 % dans le scénario  combiné Agenda 2063. 
    • Dans le scénario  combiné Agenda 2063, le nombre et la proportion de pauvres au Sénégal diminuent considérablement. D’ici 2043, environ 863 000 personnes dans le pays, soit 3,2 % de la population, vivront dans l’extrême pauvreté, ce qui signifie que 5,6 millions de personnes supplémentaires pourraient sortir de la pauvreté d’ici 2043 dans ce scénario.
    • Les inégalités au Sénégal seront légèrement inférieures dans le scénario  combiné Agenda 2063 que dans le scenario  (trajectoire actuelle), avec un coefficient de Gini de 0,34 d’ici 2043 au lieu de 0,38 selon les prévisions de  la trajectoire actuelle.
    • Les émissions totales de carbone du Sénégal atteindront 19 millions de tonnes dans le scénario  combiné Agenda 2063. C’est 46,2 % de plus que ce qui est estimé dans les prévisions sur la trajection actuelle de developpement(scénario de base)  pour la même année.
    • Le scénario de l’Agenda combiné 2063 montre une augmentation de la demande énergétique, créant un déficit énergétique plus important, les énergies renouvelables devenant la source d’énergie dominante, dépassant le pétrole et le gaz.

Scénario combiné Agenda 2063

    • Le PIB du Sénégal devrait atteindre 245,6 milliards de dollars selon le scénario combiné Agenda 2063. Cette augmentation de 86 % équivaut à 113,7 milliards de dollars supplémentaires par rapport à la trajectoire actuelle. De même, dans le scénario combiné, le PIB par habitant du Sénégal devrait atteindre 12 502 dollars d’ici 2043, soit 73 % de plus que les prévisions selon la trajectoire actuelle.
    • D’ici 2043, le secteur des services sera toujours le plus grand contributeur au PIB avec 63,4 %, suivi du secteur manufacturier avec une part de 23,5 %. La part du secteur agricole diminue à 3,5 % dans le scénario combiné Agenda 2063.
    • Dans le scénario combiné Agenda 2063, le nombre et la proportion de personnes pauvres au Sénégal affichent une chute spectaculaire. D’ici 2043, environ 863 000 personnes dans le pays, soit 3,2 % de la population, vivront dans l’extrême pauvreté, ce qui signifie que 5,6 millions de personnes supplémentaires pourraient sortir de la pauvreté d’ici 2043 avec ce scénario.
    • Dans le scénario combiné Agenda 2063, les inégalités au Sénégal seront légèrement inférieures au scénario de base avec un coefficient de Gini de 0,34 d’ici 2043, au lieu de 0,38 selon la trajectoire actuelle.
    • Les émissions totales de carbone du Sénégal atteindront 19 millions de tonnes dans le scénario combiné Agenda 2063. C’est 46,2 % de plus que les estimations réalisées selon la trajectoire actuelle de développement pour la même année.
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Graphique 1 : Carte politique du Sénégal
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Sénégal: Introduction

Graphique 1 : Carte politique du Sénégal
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Le Sénégal est un pays plat situé dans la dépression connue sous le nom de bassin Sénégal-Mauritanie. Il possède un climat tropical sec avec deux saisons : une saison sèche de novembre à juin et une saison des pluies de juillet à octobre. Le pays abrite également d’importants gisements de minéraux, notamment de l’or, du phosphate, du fer, de l’uranium, du lithium, de l’étain et du molybdène.

En 1958, l’électorat sénégalais vote en faveur de l’adhésion à la Communauté française et le Sénégal devient un État indépendant au sein de la Communauté française en 1960. Le Parti socialiste sénégalais (PSS), fondé par le premier président du pays, Léopold Senghor, a ensuite dirigé le pays pendant 40 ans. Le Sénégal a connu un régime à parti unique jusqu’en 1976, date à laquelle l’État a autorisé l’existence de trois partis politiques. Le Parti démocratique sénégalais (PDS) est alors devenu le principal parti d’opposition. Le président Senghor a dirigé le pays pendant deux décennies jusqu’à sa démission volontaire en 1980, qui a conduit à la libéralisation complète du système de partis politiques au Sénégal[x]. Il a été remplacé par le président Abdou Diouf, également membre du PSS, qui a dirigé le pays pendant encore deux décennies.

L’année 2000 a marqué un tournant important dans l’histoire politique du Sénégal. La transition politique pacifique entre le président sortant Diouf et Abdoulaye Wade, leader de longue date du PDS, le parti d’opposition, a consolidé la démocratie du pays et l’a positionné comme un brillant exemple dans la région de l’Afrique de l’Ouest. En 2008, Macky Sall, qui était Premier ministre de l’administration du président Wade (2004 à 2007), a été démis de ses fonctions après avoir créé son propre parti politique, l’Alliance pour la République (APR). Il a ensuite battu le président Wade aux élections présidentielles de 2012, conduisant ainsi à une nouvelle transition politique pacifique et mettant fin au règne de 12 ans du président Wade. En 2019, le mandat du président Sall a été renouvelé pour 5 ans avec un score de 58 % des voix au premier tour des élections.

Sénégal: Chemin Actuel

Le graphique 2 présente la structure par âge de la population jusqu’en 2043 (prévisions selon la trajectoire actuelle).

La population du Sénégal a plus que doublé, passant de 7,5 millions d’habitants en 1990 à 16,3 millions en 2019. Cela fait du Sénégal le septième pays le plus peuplé d’Afrique de l’Ouest et le 23e d’Afrique. En 2019, son taux de croissance démographique de 2,7 % (en baisse par rapport au niveau de 3 % en 1990) était le huitième d’Afrique de l’Ouest et le 17e taux de croissance démographique le plus élevé d’Afrique.

Le taux de fécondité au Sénégal est passé de 6,5 naissances par femme en 1990 à 4,6 naissances par femme en 2019, ce qui était légèrement supérieur à la moyenne des pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (de 4,3 naissances par femmes). En raison de ce taux élevé, la population compte une forte proportion de jeunes, comme c’est le cas dans la plupart des pays africains à revenu faible ou intermédiaire. En 2019, 43,7 % de la population sénégalaise était âgée de moins de 15 ans, tandis que 55 % appartenaient à la tranche d’âge des 15 à 64 ans (en âge de travailler) et 3,1 % étaient âgés de plus de 65 ans. Une comparaison avec les données de 1990 révèle que la structure de la population du Sénégal n’a pas fondamentalement changé au cours des trois dernières décennies, probablement en raison du taux de fécondité élevé associé à de mauvais résultats en matière de santé.

L’explosion démographique de la jeunesse (le rapport entre la population âgée de 15 à 29 ans et la population adulte totale) au Sénégal s’élevait à environ 47,8 % en 2019 — un chiffre en légère baisse par rapport au niveau de 49 % en 1990, mais supérieur à la moyenne de 46 % en Afrique et de 47 % en Afrique de l’Ouest. L’âge médian au Sénégal en 2019 était de 18,2 ans, soit une augmentation par rapport à l’âge médian de 16,3 ans enregistré en 1990. Ce chiffre se situe au-dessus de la moyenne de 18 ans en Afrique de l’Ouest, mais en dessous de l’âge médian de 19,7 ans en Afrique. Le groupe de personnes en âge de travailler, qui représente la plus grande part de la population, associé à la population jeune, peut constituer une source potentielle de croissance, à condition que la main-d’œuvre soit bien formée et qu’un nombre suffisant d’emplois soient créés.

Cependant, ce taux de croissance impressionnant au fil des ans n’a pas généré le nombre d’emplois nécessaire pour absorber la hausse de la main-d’œuvre dans le pays. Ainsi, la demande d’emploi est deux fois plus importante que l’offre, car la population jeune et en croissance rapide continue d’exercer une pression sur ce secteur. Le chômage est élevé chez les femmes et les jeunes, avec un taux estimé à environ 22 % et 16 %, respectivement. Cela s’explique en partie par un déficit de compétences sur le marché du travail dû à une formation qui ne correspond généralement pas aux exigences du marché du travail.

Le taux de croissance démographique du Sénégal devrait tomber à 1,8 % d’ici 2043, et la population totale devrait atteindre 28,2 millions de personnes d’ici 2043 selon la trajectoire actuelle. D’ici là, l’âge médian devrait atteindre près de 24 ans et la proportion de jeunes devrait chuter à 42 %. La proportion de personnes de moins de 15 ans diminuera à 32,7 %, tandis que la part de la population active et de la population âgée de 65 ans et plus augmentera respectivement à 62,8 % et 4,5 % d’ici 2043. Une croissance démographique aussi rapide entrave le développement et condamne le Sénégal à des améliorations très modestes des revenus moyens, compte tenu des exigences imposées au fisc pour répondre aux besoins de la population en croissance rapide.

Graphique 3 : Carte de répartition de la population, 2022
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Le graphique 3 présente une carte de densité de population.

Le Sénégal possède un climat relativement sec et son littoral longe l’océan Atlantique, à l’extrême ouest du Sahel. Il s’agissait en 2019 du huitième pays le plus densément peuplé d’Afrique de l’Ouest et du dix-neuvième pays le plus densément peuplé d’Afrique. Sa densité de population estimée à 0,83 personne par hectare en 2019 était supérieure à la moyenne africaine, qui s’établit à 0,44 personne par hectare. La ville portuaire de Dakar, sur l’océan Atlantique, présente une superficie totale réduite de 83 km2 pour une population supérieure à un million d’habitants, soit plus de 25 % de la population totale du Sénégal. Dakar est la seule ville sénégalaise de plus d’un million d’habitants, suivie de Touba avec une population d’environ 800 000 personnes. Parmi les autres villes densément peuplées figurent Pikine et Thiès. Les autres régions sont peu peuplées, la plupart des villes comptant moins de 300 000 habitants. Par exemple, la densité de population dans la région de Tambacounda n’est que de onze habitants au kilomètre carré. Parmi les autres zones peu peuplées, l’on peut citer Matam, Kédougou, Pout, Sali et Sebikotane[x]. La densité de population du Sénégal devrait atteindre 1,5 personne par hectare d’ici 2043, ce qui est presque comparable à la moyenne prévue en Afrique de l’Ouest

Le graphique 4 présente la taille de l’économie du Sénégal depuis 1990 avec son évolution prévue jusqu’en 2043, y compris le taux de croissance associé.

L’économie sénégalaise tourne traditionnellement autour d’une seule culture de rente, à savoir l’arachide. Cela rend l’économie vulnérable aux fluctuations des prix internationaux des matières premières et aux chocs externes. Cependant, le gouvernement s’est efforcé de diversifier à la fois les cultures commerciales et l’agriculture de subsistance en soutenant le développement de produits tels que le coton et la canne à sucre et en promouvant les secteurs non agricoles. La pêche, les phosphates et le tourisme sont devenus des sources majeures de devises depuis le début du XXIe siècle.

En 2019, l’économie sénégalaise était la quatrième d’Afrique de l’Ouest après le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Ghana, et la treizième parmi les 23 pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Son PIB mesuré aux taux de change du marché (TCM) a presque triplé, passant de 9,2 milliards de dollars en 1990 à 29,4 milliards de dollars en 2019. Le taux de croissance moyen du PIB au cours de cette période est estimé à 3,7 % par an, soit un taux inférieur à la moyenne de 3,9 % pour les pays à revenu intermédiaire en Afrique. L’économie du pays a connu une forte croissance ces dernières années. Entre 2014 et 2018, elle a progressé de plus de 6 % par an — une performance historique occasionnée par la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE) lancé en 2014. Cet exploit remarquable peut être attribué aux diverses réformes structurelles dans le secteur agricole et industriel lancées grâce au PSE.

Comme dans de nombreux pays, ces fortes perspectives de croissance économique ont été tronquées par la pandémie de COVID-19 en 2020. Les mesures et protocoles restrictifs institués pour contrôler le virus ont réduit les activités économiques, entraînant une contraction du PIB de 1,3 % en 2020 – soit la plus forte baisse depuis une décennie. L’économie s’est rapidement redressée, avec une croissance de 6,5 % en 2021, mais a chuté à 4,2 % en 2022. Le ralentissement de 2022 est imputable à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a aggravé les dommages infligés à l’économie par la pandémie de COVID-19, en particulier sur les prix des matières premières. Cette conjoncture a entraîné une dégradation des termes de l’échange et une hausse de l’inflation, des déficits budgétaires et de l’encours de la dette. L’inflation annuelle a atteint en 2022 un sommet inédit depuis plusieurs décennies de 14,1 %, principalement en raison de la forte inflation des produits alimentaires, qui représentent près de la moitié du panier de l’indice des prix à la consommation et ont augmenté de 15 % en 2022.

Des dépenses publiques considérables, notamment les subventions aux carburants et à l’électricité, associées à une augmentation de 20 % des salaires du secteur public, ont conduit à un important déficit budgétaire et à une dette publique largement financée par des emprunts extérieurs. Le ratio dette/PIB du pays est passé de 28,5 % à 63,9 % entre 2010 à 2019 et a atteint 69,1 % en 2020 du fait des dépenses liées au COVID-19. Fin 2022, la dette publique totale était estimée à environ 75,2 % du PIB, au-dessus du seuil de viabilité de la dette de 70 % pour les économies émergentes.

Les principaux défis structurels auxquels le pays est confronté comprennent les aléas climatiques (sécheresses, inondations, élévation du niveau de la mer et érosion côtière), la fluctuation des prix des matières premières, un déficit commercial et courant élevé, un important déficit budgétaire et une dette croissante associée. La faible productivité et le niveau élevé d’activités informelles entravent la transformation structurelle de l’économie sénégalaise. L’instabilité politique et l’insécurité grandissante en Afrique de l’Ouest menacent également la paix, la stabilité et le développement à long terme du Sénégal.

Le gouvernement est désormais confronté à la lourde tâche d’atténuer l’impact socioéconomique de la pandémie de COVID-19, de promouvoir une croissance durable et inclusive et de traduire ces acquis en réduction de la pauvreté et des inégalités, tout en répondant à ses besoins de développement à long terme et en garantissant la viabilité de la dette. Avec l’assouplissement des restrictions liées au COVID-19 et le soutien des donateurs, l’économie devrait rebondir car le Sénégal dispose toujours d’un fort potentiel de croissance. Le pays fait face à un avenir optimiste avec une croissance économique qui devrait rebondir à 5,3 % en 2023, ce qui en ferait l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique subsaharienne. Cette forte croissance économique sera stimulée par l’émergence de l’exploration pétrolière et gazière, qui a été retardée par la pandémie de COVID-19. Selon les prévisions, la croissance économique devrait s’accélérer pour atteindre 10,6 % en 2024 et 7,4 % en 2025, principalement grâce à la production de pétrole et de gaz. Cet essor sera toutefois de courte durée[x].

Dans le cadre des mesures d’assainissement budgétaire, le gouvernement a adopté une feuille de route visant à échelonner les subventions énergétiques d’ici 2025 et à abandonner les financements non concessionnels au profit d’un financement plus national sur le marché régional. Le pays a également signé un accord de financement de 36 mois avec le Fonds monétaire international (FMI) d’une valeur de 1,5 million de dollars reposant sur trois piliers principaux : 1) consolidation budgétaire et réduction de la dette, 2) amélioration de la gouvernance du secteur public et lutte contre le blanchiment d’argent et 3) promotion d’une croissance inclusive tirée par le secteur privé.

Selon la trajectoire actuelle, le PIB du Sénégal devrait plus que quadrupler pour atteindre 132 milliards de dollars d’ici 2043. Cette augmentation du PIB reflète la forte croissance économique attendue au cours des 24 prochaines années.

Le graphique 5 présente la taille de l’économie informelle en pourcentage du PIB, ainsi que le pourcentage de la main-d’œuvre non agricole totale participant à cette économie. Voir également le graphique 33 qui présente l’impact du scénario combiné sur le secteur informel.

Les estimations et les données sur le secteur informel sont souvent peu fiables et doivent être traitées avec prudence. Les chercheurs font généralement la distinction entre l’économie souterraine et l’économie informelle. Selon l’OIT : « L’économie informelle se réfère à toutes les activités économiques exercées par des travailleurs et des unités économiques qui – en vertu de la législation ou de la pratique – ne sont pas couvertes ou pas insuffisamment couvertes par des dispositions formelles. » Lorsque les données ne sont pas disponibles, la plateforme IFs réalise une estimation. Il convient de noter que la définition de l’emploi dans l’économie informelle établie par l’OIT exclut le secteur agricole.

Comme dans la plupart des pays africains, le secteur informel est une bouée de sauvetage pour de nombreuses personnes au Sénégal. Selon un rapport de l’OIT de 2020, neuf travailleurs sur dix au Sénégal occupent un emploi informel et 97 % des chaînes de valeur économiques non agricoles opèrent dans l’économie informelle. Un rapport plus récent de l’OIT de 2022 le confirme, indiquant que 96 % de la population économiquement active se trouve dans le secteur informel. L’économie informelle se compose principalement de travailleurs journaliers. Beaucoup n’ont pas de contrat et ne bénéficient d’aucune forme de filet de protection sociale.

L’économie informelle au Sénégal est également dominée par les femmes, notamment dans la capitale, Dakar. Les groupes de travailleurs du secteur informel comprennent les travailleurs domestiques, les commerçants des marchés, les travailleurs à domicile, les vendeurs ambulants, les ramasseurs de déchets et les travailleurs des transports. Rien qu’à Dakar, ces six groupes constituent 77 % des emplois[4].

En 2019, le secteur informel au Sénégal représentait environ 33 % du PIB, soit plus que la moyenne de 29,5 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Parmi les 23 pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, le Sénégal possède le neuvième secteur informel en importance, ce qui suggère qu’il parvient moins bien à formaliser son économie que la moyenne des autres pays africains du même groupe de revenu. Le secteur informel devrait diminuer légèrement pour atteindre 26,1 % du PIB d’ici 2043, soit un recul de près de sept points de pourcentage sur une période de 24 ans. Cette réduction projetée de la taille de l’économie informelle est de bon augure pour les recettes publiques. Au cours de la période de prévision, le Sénégal affichera des résultats relativement médiocres par rapport à ses pairs à revenu intermédiaire inférieur, même s’il finira par combler l’écart. En 2043, le Sénégal aura le dixième plus grand secteur informel parmi les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Bien que l’économie informelle fournisse un filet de sécurité à une population nombreuse et croissante en âge de travailler dans le pays, elle entrave la croissance économique. La réduction de l’informalité permettra à davantage de personnes de bénéficier de meilleurs salaires et de mesures redistributives. Les autorités doivent donc prendre des mesures pour diminuer la taille de l’économie informelle en réduisant les obstacles à l’enregistrement d’une entreprise, en luttant contre la corruption et en améliorant l’accès au financement.

Le graphique 6 présente le PIB moyen par habitant depuis 1990 et les prévisions selon la trajectoire actuelle jusqu’en 2043.

Malgré ses limites, le PIB par habitant permet généralement de mesurer le niveau de vie et constitue l’indicateur le plus largement utilisé et accepté pour comparer le bien-être entre les pays. En parité de pouvoir d’achat (PPA), le PIB par habitant du Sénégal, de 3 546 dollars en 2019, est le septième plus faible PIB par habitant parmi les 23 pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique et s’avère 89 % inférieur à la moyenne de 6 708 dollars pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Ce chiffre représente une amélioration de 36 % par rapport aux 2 609 dollars enregistrés en 1990. La hausse du PIB par habitant au cours de ces années est principalement due au taux de croissance économique moyen de 3,7 % qui dépasse le taux de croissance démographique moyen sur la période.

Selon la trajectoire actuelle, le Sénégal connaîtra une amélioration considérable de son PIB par habitant due à la forte croissance économique prévue. D’ici 2043, son PIB par habitant devrait plus que doubler pour atteindre 7 239 dollars, ce qui le positionnerait au 12e rang parmi les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, soit cinq places au-dessus de son classement de 2019. À ce rythme, le PIB par habitant du pays ne sera inférieur que de 1 663 dollars à la moyenne de 8 902 dollars pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. La hausse du PIB par habitant attendue au cours des 24 prochaines années est due aux perspectives de croissance économique élevées du Sénégal. 

Le graphique 7 présente le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, également exprimé en pourcentage de la population.

En 2015, la Banque mondiale a adopté un montant de 1,90 USD par personne et par jour (aux prix de 2011 calculés sur la base du RNB), également utilisé pour mesurer les progrès vers la réalisation de l’objectif de développement durable (ODD) 1 visant à éradiquer l’extrême pauvreté. En 2022, la Banque mondiale a actualisé ce seuil de pauvreté international à 2,15 USD en dollars constants de 2017. Les seuils de pauvreté pour les différents groupes de pays ont également été revus comme suit :

3,20 USD pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, désormais 3,65 USD en valeur de 2017.

5,50 USD pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, désormais 6,85 USD en valeur de 2017.

22,70 USD pour les pays à revenu élevé. La Banque n’a pas encore annoncé le nouveau seuil de pauvreté en dollars de 2017 pour les pays à revenu élevé.

Cette étude utilise 1,90 USD et 3,20 USD.

Le Sénégal se classait au 170e rang sur 191 pays selon l’indice de développement humain en 2022, soit en dessous de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne. En tant que pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, le Sénégal utilise le seuil de 3,20 dollars pour mesurer l’extrême pauvreté. En 2019, 9,3 millions de Sénégalais, soit 57,3 % de la population, vivaient sous le seuil de pauvreté de 3,20 dollars, ce qui est inférieur à la moyenne de 60,6 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. La pauvreté est plus répandue dans les zones rurales que dans les centres urbains. Environ 66 % des personnes résidant dans les zones rurales sont considérées comme pauvres, contre 25 % à Dakar. La pauvreté au Sénégal est également concentrée parmi les groupes ethniques minoritaires. Par exemple, des groupes ethniques comme les Pulaar et les Sareer courent un risque de pauvreté chronique de 83 % à 80 %.

Les causes profondes de la pauvreté au Sénégal incluent des taux de chômage élevés, une forte dépendance à l’égard du secteur agricole, des facteurs environnementaux et un accès limité aux services sociaux tels que les soins de santé et l’aide sociale, en particulier dans les zones rurales. Les troubles civils, en particulier dans la région de la Casamance, et le manque d’inclusion financière sont d’autres facteurs sous-jacents du taux de pauvreté élevé dans le pays. Le travail des enfants et le manque d’éducation contribuent également à la pauvreté au Sénégal, tout comme l’ampleur du secteur informel et la faible qualification de la main-d’œuvre.

Pour lutter contre les forts taux de pauvreté, le gouvernement sénégalais a lancé le Programme national de bourses de sécurité familiale, qui vise à renforcer la résilience des citoyens les plus vulnérables face à la pauvreté chronique et aux chocs économiques. Le sous-développement du secteur agricole constitue cependant un frein important à la réduction de la pauvreté dans le pays. En effet, près de 75 % des personnes pauvres résident dans les zones rurales et dépendent de ce secteur pour leur subsistance.

En raison de la pauvreté, de nombreux Sénégalais émigrent vers d’autres pays à la recherche de meilleures perspectives économiques. Avec leur industrie pétrolière en plein essor, des pays comme la Libye et la Mauritanie ont été des destinations prisées par le passé. D’autres Sénégalais émigrent vers la France, l’Italie et l’Espagne en quête de meilleures opportunités.

Selon la trajectoire actuelle, le Sénégal devrait parvenir à réduire la pauvreté plus rapidement que la moyenne des pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Le taux de pauvreté s’établira ainsi à 23,4 % (l’équivalent de 6,6 millions de Sénégalais) d’ici 2043, soit environ 15 % en dessous de la moyenne de 38,3 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique.

Graphique 8 : Plan national de développement du Sénégal

Le Sénégal s’est doté d’un cadre de développement à long terme appelé Plan Sénégal émergent (PSE) qui s’étend de 2014 à 2035. Le PSE est une initiative de développement stratégique lancée par le gouvernement pour transformer l’économie du pays et promouvoir le développement durable. La vision globale du plan est de faire du Sénégal d’ici 2035 une économie émergente qui se caractérisera par un développement et une croissance inclusifs, associés à de meilleures conditions de vie. Les trois piliers s’articulent autour des éléments suivants :

1) la transformation structurelle de l’économie

2) le capital humain, la protection sociale et le développement durable et

3) la réforme institutionnelle, la gouvernance et la sécurité.

Des secteurs clés sont identifiés, notamment l’agriculture, la pêche, l’exploitation minière, l’énergie, le tourisme, les technologies de l’information et des communications (TIC) et les infrastructures. Le gouvernement a également mis en place des mécanismes de suivi et d’évaluation des progrès dans le cadre du plan afin d’assurer une mise en œuvre efficace.

Outre cette vision à long terme, le Sénégal dispose d’un plan de développement à moyen terme appelé Plan d’actions prioritaires (PAP) qui couvre la période de 2019 à 2023. Les priorités de développement de ce plan comprennent la transformation structurelle de l’économie et de la croissance, le capital humain, la protection sociale et le développement durable, ainsi que la gouvernance, la paix et la sécurité[x]. Dans le passé, le pays a également mis en œuvre d’autres plans à moyen terme tels que la Stratégie nationale de développement économique et social (SNDES) de 2013 à 2017 et la Politique sectorielle de développement de la gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire de 2015 à 2020. Ces plans et stratégies visent à transformer l’économie, à améliorer le capital humain, à promouvoir la protection sociale et le développement durable, à assurer la bonne gouvernance et à renforcer le développement global du pays.

Relation entre les scénarios

Graphique 9 : Trajectoire actuelle et scénarios
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Le graphique 9 illustre la relation entre la trajectoire actuelle, les différents scénarios sectoriels et le scénario combiné Agenda 2063.

La trajectoire actuelle (scénario de base) est un scénario dynamique de la plateforme de prévision International Futures établi sur la base des conditions politiques et environnementales actuelles.

Les huit scénarios sectoriels sont détaillés dans les différents thèmes présentés sur le site web et leurs impacts respectifs sont comparés aux prévisions selon la trajectoire actuelle et à un scénario combiné Agenda 2063. Les huit scénarios sont les suivants :

  • Une transition démographique plus rapide et des investissements dans de meilleures infrastructures de santé et d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WaSH)
  • Une meilleure éducation (sur le plan de la quantité, de la qualité et de la pertinence)
  • Infrastructures et bond en avant (impact des énergies renouvelables, des TIC et formalisation plus rapide du secteur informel)
  • Sécurité alimentaire et révolution agricole
  • Une industrialisation en faveur de produits d’entrée de gamme
  • La pleine mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)
  • Davantage de flux financiers entrants (incluant l’aide, les investissements directs étrangers, les envois de fonds par les migrants et la réduction des flux financiers illicites) et
  • Une meilleure gouvernance (avec plus de stabilité, de capacités et d’inclusion).

Le scénario combiné Agenda 2063 associe les huit scénarios sectoriels.

L’impact de ces scénarios sur l’emploi, les émissions de gaz à effet de serre et l’énergie est présenté dans des thèmes distincts.

Un dernier thème modélise l’effet d’autres scénarios mondiaux sur le potentiel de développement de l’Afrique.

Les interventions selon le modèle IFs sont détaillées dans une annexe en fin de page.

 

Scénario Démographie et Santé

Graphique 10 : Scénario Démographie et Santé
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Le graphique 10 présente la structure du scénario Démographie et santé tel que modélisé par la plateforme IFs. Ce scénario prévoit une progression du dividende démographique et une amélioration de la santé.

Le scénario Démographie et santé table sur une réduction ambitieuse mais raisonnable des taux de mortalité maternelle et infantile, un accès accru à la contraception moderne, une réduction des taux de mortalité associés aux maladies transmissibles (par exemple, le sida, la diarrhée, le paludisme et les infections respiratoires) et aux maladies non transmissibles (par exemple, le diabète), ainsi qu’une amélioration de l’accès à l’eau potable et à un bon assainissement.

Consultez les thèmes Démographie et Santé/WaSH pour plus de détails sur la structure du scénario et sur les interventions.

Au cours des dix dernières années, le Sénégal a obtenu des résultats significatifs en matière d’amélioration de la santé dans le pays. Le gouvernement a mis en œuvre diverses initiatives pour améliorer la santé maternelle et infantile, telles que le Plan national de développement de la santé, qui met l’accent sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Les stratégies mises en place comprennent l’amélioration de l’accès à des accoucheuses qualifiées, la promotion des soins prénatals et la fourniture d’un soutien postnatal. Pour répondre efficacement aux enjeux sanitaires, le gouvernement sénégalais a renforcé le système de soins de santé primaires. Cette politique prévoit notamment d’étendre la disponibilité de services de soins de qualité, d’améliorer les installations et les machines et former le personnel de santé.

En collaboration avec des organisations mondiales, le gouvernement s’est attaché à améliorer la surveillance sanitaire et à créer des plans de réaction efficaces. Il a également mis en place des initiatives axées sur la prévention des maladies non transmissibles, la promotion de la santé et la détection précoce. Ces initiatives comprennent la promotion d’un mode de vie sain, l’éducation de la population aux facteurs de risque des maladies non transmissibles et l’élargissement de la disponibilité des moyens de dépistage et de traitement. Malgré ces efforts du gouvernement, le secteur de la santé est confronté à plusieurs défis, notamment un accès limité à des soins de santé de qualité et une pénurie d’accoucheuses qualifiées. Il existe de fréquentes disparités géographiques et socioéconomiques dans la disponibilité des services de santé au sein du pays.

La plateforme IFs s’appuie sur la Classification internationale des maladies (CIM) pour effectuer la distinction entre trois grandes catégories : les maladies transmissibles, les maladies non transmissibles et les blessures, ainsi que 15 sous-catégories de mortalité et de morbidité. En 1990, les maladies transmissibles ont causé environ 57 000 décès, soit environ 65 % du total des décès cette année-là. Viennent ensuite les maladies non transmissibles qui ont causé 26 000 décès (29,5 % du total des décès) et les blessures qui ont causé 5 000 décès (5,6 % du total des décès). Le Sénégal a réalisé sa transition épidémiologique en 2014 (point à partir duquel les décès dus aux maladies non transmissibles dépassent les décès dus aux maladies transmissibles). En 2019, les décès dus à des maladies non transmissibles avaient augmenté pour représenter près de la moitié de l’ensemble des décès (48 000). Les décès dus à des maladies transmissibles ont régulièrement diminué pour atteindre 41 000, soit 42 % des décès.

Les épidémies de maladies infectieuses telles qu’Ebola, le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme comptent parmi les causes de mortalité au Sénégal. Le paludisme a provoqué à lui seul environ 30 000 décès en 2019. Le nombre de décès dus à des blessures a également été porté à 8 000 (soit 7,5 % des décès). Ces affections pèsent lourdement sur le système de santé et présentent de graves risques pour la santé. De plus, l’incidence des maladies non transmissibles, telles que le cancer, le diabète et les maladies cardiovasculaires, est en augmentation au Sénégal. La prévalence des maladies non transmissibles est imputable à des facteurs tels que l’urbanisation, la sédentarité et une alimentation malsaine. La mortalité maternelle et infantile reste également élevée au Sénégal. Selon IFs, on estime à 292 le nombre de décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, contre 32 décès infantiles pour 1 000 naissances vivantes.

Selon la trajectoire actuelle de développement, les maladies non transmissibles resteront la principale cause de décès au Sénégal d’ici 2043. Elles entraîneront 88 000 décès, soit environ 72,4 % des décès dans le pays. La transition vers les décès dus aux maladies non transmissibles comme principale cause de mortalité augmentera inévitablement les dépenses dans le secteur de la santé, car leur traitement est plus coûteux. D’ici cette date, les décès dus aux maladies transmissibles diminueront rapidement pour atteindre 18 000, soit 14,7 % de l’ensemble des décès, tandis que les décès dus à des blessures augmenteront à 16 000, soit les 12,9 % restants.

L’accès à une eau améliorée, salubre et traitée, telle que l’eau courante, est un moyen important de prévenir la propagation des maladies transmissibles. Le pays a mené des initiatives pour assurer l’accès à des installations d’hygiène et à l’eau potable, notamment dans les zones métropolitaines. La Société nationale des eaux a ainsi procédé à l’extension des réseaux d’approvisionnement en eau des programmes d’assainissement ont été mis en œuvre pour améliorer l’hygiène et la gestion des déchets[8]. En 2019, 13,8 millions de personnes au Sénégal (soit 86,3 % de la population) avaient accès à un approvisionnement en eau amélioré. Cela représente une amélioration significative par rapport au taux de 64,8 % en 2000. Sur ce total, 11,9 millions de personnes (soit environ 74,1 % de la population) avaient accès à l’eau courante dans le pays, ce qui se situe bien au-dessus du taux moyen des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Selon la trajectoire actuelle, le pays enregistrera des progrès significatifs vers la réalisation de l’objectif 6.1 des ODD concernant l’accès universel à l’eau potable. 91,3 % de la population sénégalaise aura accès à l’eau potable en 2030 et 97,6 % en 2043.

En ce qui concerne l’assainissement, environ 56 % de la population (8,9 millions de personnes) avaient accès à un assainissement amélioré en 2019 – un chiffre légèrement supérieur au taux moyen de 53,2 % pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. La part de la population ayant accès à des installations sanitaires communes, soit 17 %, est comparable à la moyenne des pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Selon la trajectoire actuelle, la proportion de la population bénéficiant d’un accès amélioré à l’assainissement devrait atteindre 85,7 % d’ici 2043, soit un chiffre supérieur à la moyenne de 66,5 % des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. D’ici là, la part de la population ayant accès à des installations sanitaires communes diminuera à 7 % en dessous de la moyenne pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Le graphique 11 compare les populations urbaines et rurales selon la trajectoire actuelle et dans le scénario Démographie et santé.

Le Sénégal est sur le point de passer d’une population rurale à une population majoritairement urbaine. En 1990, 77 % des Sénégalais vivaient dans des zones rurales, un chiffre supérieur à la moyenne de 64,2 % pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Cependant, au fil des années, l’urbanisation au Sénégal a été relativement rapide. En 2019, 8,2 millions de Sénégalais, soit 52,3 % de la population, vivaient dans des zones rurales — un chiffre légèrement au-dessus de la moyenne de 50,4 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Ainsi, la population urbaine s’élevait à 47,6 % en 2019, faisant du Sénégal le 10e pays le moins urbanisé parmi les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

L’urbanisation est concentrée dans la zone côtière, notamment autour de Dakar. La zone métropolitaine de Dakar, qui fait office de capitale économique et administrative, connaît un taux d’urbanisation de 98 %, soit près de quatre millions d’habitants. Cela est principalement dû à la surconcentration des activités économiques dans cette zone qui attire la plupart des investissements. L’activité économique de la région représente à elle seule 55 % du PIB et 87 % des recettes fiscales nationales. 80 % des entreprises et des emplois modernes sont également concentrés dans la région. Près d’un tiers (62 %) des nouvelles entreprises ouvertes se trouvent dans la capitale. Le taux d’urbanisation élevé dans ces zones a entraîné une augmentation de l’insécurité et des risques environnementaux tels que la pollution, les inondations et l’érosion dans les villes. Il existe également de vastes zones d’habitats informels abritant environ 1,8 million de personnes dans la banlieue de Dakar ainsi que des bidonvilles dans les villes, en particulier dans des zones telles que Pikine, Guédiawaye et Rufisque.

Sur sa trajectoire actuelle de développement (scénario de base), le Sénégal atteindra la parité entre les zones urbaines et rurales d’ici 2025 et d’ici 2043, 16,3 millions de Sénégalais, soit près de 57,6 % de la population, vivront dans les zones urbaines. Ce chiffre sera inférieur à la moyenne de 59,4 % projetée pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Dans le scénario Démographie et santé, la proportion de Sénégalais résidant en zone urbaine devrait légèrement augmenter pour atteindre 58,6 % d’ici 2043.

Le graphique 12 présente le taux de mortalité infantile selon la trajectoire actuelle de développement et dans le scénario Démographie et santé.

Le taux de mortalité infantile est la probabilité qu’un enfant né au cours d’une année donnée meure avant d’atteindre l’âge d’un an. Il détermine le taux de survie des enfants et reflète les conditions sociales, économiques et environnementales dans lesquelles ils vivent, notamment les soins de santé dont ils bénéficient. Ce taux se mesure en nombre de décès infantiles pour 1 000 naissances vivantes et constitue un marqueur important de la qualité globale du système de santé d’un pays.

Le taux de mortalité infantile est un indicateur majeur de la qualité globale du système de santé d’un pays. En 2019, le taux de mortalité infantile au Sénégal était de 31,5 décès pour 1 000 naissances vivantes, soit une baisse de plus de la moitié par rapport aux 72 décès pour 1 000 naissances vivantes en 1990. Cela représente 13 décès de moins que la moyenne de 43,7 décès pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Selon la trajectoire actuelle, le taux de mortalité infantile devrait encore baisser pour atteindre 11 décès pour 1 000 naissances vivantes d’ici 2043, soit 2,8 fois moins que la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique.

Le scénario Démographie et santé prévoit une réduction supplémentaire du taux de mortalité infantile au Sénégal à 7,8 décès pour 1 000 naissances d’ici 2043. Cela représente 3,2 décès de moins que les prévisions selon la trajectoire actuelle et près d’un quart de la moyenne pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Dans ce scénario, le Sénégal atteindra la cible des ODD de 12 décès pour 1 000 naissances vivantes d’ici 2033 au lieu de 2040 selon le scénario de base.

Le graphique 13 présente le dividende démographique selon la trajectoire actuelle et dans le scénario Démographie et santé.

Le dividende démographique est la fenêtre d’opportunité de croissance économique qui s’ouvre lorsque le ratio personnes en âge de travailler/personnes à charge atteint au moins 1,7.

Les démographes font généralement la distinction entre un premier, un deuxième et même un troisième dividende démographique. L’étude se concentre sur le premier dividende. Il existe différentes manières de conceptualiser le premier dividende démographique. Par exemple, des études ont montré qu’une fenêtre démographique prometteuse se présente lorsque moins de 30 % de la population a entre 0 et 14 ans (enfants), tandis que les personnes de plus de 65 ans (personnes âgées) représentent moins de 15 %. Sinon, un dividende démographique apparaît lorsqu’un pays atteint un âge médian moyen compris entre 26 et 41 ans. L’étude utilise le ratio personnes en âge de travailler/personnes à charge, c’est-à-dire la taille de la population active (entre 15 et 64 ans) par rapport aux personnes à charge (enfants et personnes âgées de plus de 65 ans).

Le dividende démographique est la croissance économique générée par l’évolution de la structure de la population. Il se matérialise généralement lorsque le rapport entre la population en âge de travailler et les personnes à charge est d’au moins 1,7, ce qui signifie qu’il y a 1,7 travailleur pour chaque personne à charge. Lorsqu’il y a moins de personnes à charge, cela libère des ressources pour investir dans la formation du capital physique et humain. Des études ont montré qu’environ un tiers de la croissance enregistrée au cours du « miracle » économique en Asie de l’Est peut être attribué à l’importante population active et au nombre relativement faible de personnes à charge. Toutefois, la croissance de la population en âge de travailler par rapport aux personnes à charge ne se traduit pas automatiquement par une croissance économique rapide. Pour cela, il faut que la population active acquière les compétences nécessaires et soit absorbée par le marché du travail. Sans éducation suffisante et sans les emplois qui permettront d’exploiter réellement son pouvoir productif, la population active croissante (en particulier dans les zones urbaines) pourrait s’avérer de plus en plus frustrée par le manque de débouchés, avec à la clé des tensions sociales, voire l’émergence d’une instabilité sociopolitique.

En 2019, le ratio population en âge de travailler/personnes à charge au Sénégal était de 1,2, ce qui signifie qu’en moyenne, il n’y avait que 1,2 personne en âge de travailler (de 15 à 64 ans) pour chaque personne à charge au Sénégal. Bien que cela représente une amélioration par rapport à son niveau de 1990, ce chiffre est inférieur à la moyenne de 1,3 pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Selon la trajectoire actuelle de développement, le Sénégal atteindra le ratio minimum requis pour la matérialisation du dividende démographique, soit 1,7 personne en âge de travailler pour chaque personne à charge, d’ici 2043.

Dans le scénario Démographie et santé, le ratio population en âge de travailler/personnes à charge devrait être de 1,9 d’ici 2043, comparé au chiffre de 1,7 dans le scénario de base.

L’augmentation de la taille de la population en âge de travailler au Sénégal peut être un catalyseur de croissance si cette population est instruite et si des opportunités d’emploi sont créées pour exploiter son pouvoir productif. Autrement, cette évolution pourrait se transformer en une « bombe » démographique, dans la mesure où de nombreuses personnes en âge de travailler pourraient rester au chômage et dans la pauvreté, ce qui susciterait de la frustration, des tensions sociales et des conflits.

Scénario agricole

Graphique 14 : Scénario agricole
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Le graphique 14 présente la composition du scénario Agriculture visant à faire progresser la sécurité alimentaire.

Le scénario Agriculture prévoit une progression ambitieuse mais raisonnable des rendements par hectare (reflétant une meilleure gestion et une meilleure technologie des semences et des engrais), une augmentation des terres irriguées et une réduction des pertes agricoles.

La meilleure protection des forêts reflète des pratiques d’utilisation durable des terres.

Consultez le thème Agriculture pour plus de détails sur l’élaboration du concept, sur la structure du scénario et sur les interventions.

Le secteur agricole est l’un des principaux piliers de l’économie sénégalaise. Il emploie plus de la moitié de la population active totale du Sénégal et environ 80 % de la population rurale. Selon la stratégie de croissance économique du Sénégal, l’agriculture constitue l’un des principaux facteurs de réduction de la pauvreté et de renforcement de la sécurité alimentaire dans le pays. Le riz, l’arachide, le coton, les fruits, les légumes, la canne à sucre et la gomme arabique font partie des produits agricoles cultivés au Sénégal. Le pays exporte du coton, qui représente un produit agricole important.

En 1990, le rendement moyen des cultures du Sénégal de 1 tonne par hectare était inférieur à la moyenne de 2,4 tonnes pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. En 2019, le rendement moyen des cultures de 3,4 tonnes par hectare au Sénégal était inférieur de 52,9 % à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Selon la trajectoire actuelle, le rendement par hectare augmentera légèrement pour atteindre 3,5 tonnes par hectare d’ici 2043, ce qui est bien en dessous de la moyenne estimée de 6,4 pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

La production agricole totale[x] en 1990 s’élevait à environ 3,4 millions de tonnes, contre 8,8 millions de tonnes en 2019. Le Sénégal est confronté à des pertes agricoles considérables estimées à 24 % de la production totale. Ce phénomène est dû en grande partie aux pertes après récolte, estimées à 10 % de la production, et aux pertes liées au transport de la production vers le marché, qui sont de 9,7 %. Ces pertes peuvent être le résultat d’infections parasitaires et de maladies, de la détérioration des récoltes et du manque d’installations de stockage adéquates et efficaces, ainsi que de difficultés de transport.

La demande totale de produits agricoles au Sénégal, comme dans de nombreux pays africains, a toujours été supérieure à la production. La demande totale s’élevait à environ 4,2 millions de tonnes en 1990, pour une production totale d’environ 3,4 millions de tonnes, soit une demande non satisfaite de produits agricoles d’environ 800 000 tonnes. Dans les années qui ont suivi, l’écart entre la demande intérieure et la production s’est rapidement creusé et, en 2019, la demande agricole dépassait la production nationale de près de 3 millions de tonnes, malgré l’augmentation de celle-ci.

Le secteur agricole au Sénégal est confronté à de nombreux défis qui entravent la productivité et la croissance. Le Sénégal se situe dans la région du Sahel qui est sujette à la sécheresse, avec des précipitations irrégulières et des sols généralement médiocres. Environ 90 % des terres agricoles au Sénégal sont cultivées par de petites exploitations familiales pratiquant une agriculture de subsistance et les systèmes agricoles sont principalement pluviaux. La majorité des producteurs sont de petits exploitants agricoles qui ont un accès limité aux semences, aux engrais, aux machines, au marché, aux informations climatiques et à des services financiers de qualité, ce qui limite leur capacité à augmenter les rendements et la rentabilité. Les investissements restreints du secteur privé dans les activités agricoles et post-récoltes ont également entraîné une pénurie d’infrastructures rurales, notamment en matière d’irrigation, de stockage après récolte et d’équipements de transformation, avec des routes dans un état médiocre.

Selon les estimations, des infrastructures inadéquates entraînent une perte de 20 à 50 % de la production de fruits et légumes. Les infrastructures physiques comptent parmi les contraintes à l’accès au marché. En effet, la plupart des marchés se trouvent le long des principales routes bitumées du pays, ce qui limite l’accès des agriculteurs vivant dans les zones reculées et plus isolées. Les petits agriculteurs ne peuvent pas transformer, stocker et distribuer leurs produits et les transformateurs de Dakar disposent d’informations limitées sur les types de cultures et la qualité de la production[x]. Au-delà de ces aspects, les facteurs environnementaux, tels que la dégradation des terres, affectent 34 % de la superficie totale et l’acidification touche 50 % des terres agricoles dans la région intérieure de la Casamance, la vallée du fleuve, le Sine-Saloum et les Niayes. La salinisation touche 9 % des terres dégradées, principalement dans la vallée du fleuve[x].

Cependant, des efforts sont déployés pour améliorer la productivité agricole dans le pays. De nouvelles initiatives comme le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS) travaillent dans un contexte mondial difficile pour atteindre l’objectif fixé par le gouvernement d’améliorer la vie et les moyens de subsistance de la population rurale. Dans la vallée du fleuve Sénégal, la Fondation Syngenta pour une agriculture durable (SFSA) œuvre depuis 2014. L’accent est mis sur la production de riz. Le modèle Farmers’ Hub et le modèle Research Center for Environmental Modeling and Application (CEMA) contribuent à élargir les possibilités d’emploi pour les jeunes des zones rurales. Trois centres d’agriculteurs (FH) ont également été expérimentés par la Fondation Syngenta au Sénégal en 2017. Pour les intrants et les produits agricoles comme les tomates, les oignons et les plants de piment, les FH proposent des unités commerciales concentrées qui permettent aux agriculteurs de regrouper les produits et de bénéficier de prix plus équitables[x].

Selon la trajectoire actuelle, l’augmentation prévue de la production nationale pour s’établir à 14,3 millions de tonnes en 2043 ne suffira pas à répondre à la demande intérieure qui atteindra rapidement 25,3 millions de tonnes. En conséquence, la demande excédentaire de produits agricoles s’élèvera à 10,8 millions d’ici 2043. À l’avenir, le Sénégal sera donc confronté à un risque de pénurie alimentaire si des mesures drastiques ne sont pas prises pour réorganiser le secteur agricole afin d’augmenter la production nationale. La demande agricole totale dépassant la production nationale, le Sénégal dépendra probablement des importations pour satisfaire sa consommation intérieure. En 2019, les importations nettes de produits agricoles du Sénégal représentaient 20,7 % de la demande totale, ce qui était supérieur à la moyenne de 11 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. En outre, les importations nettes de viande représentaient 3,5 % de la demande totale de poisson, bien que les exportations nettes de viande aient été estimées à seulement 73 % de la demande totale de viande. Selon la trajectoire actuelle, les importations nettes de produits agricoles augmenteront rapidement au Sénégal pour atteindre 47,3 % de la demande totale d’ici 2043. Cela indique que l’insécurité alimentaire pourrait s’intensifier dans le pays, qui entraînera peut-être également une modification des préférences alimentaires.

Le graphique 15 présente la dépendance aux importations selon la trajectoire actuelle de développement et dans le scénario Agriculture.

Malgré les défis topographiques du Sénégal, dans le scénario Agriculture, le rendement par hectare devrait s’établir à 5,4 tonnes d’ici 2043, soit une amélioration de 54 % par rapport aux projections de la trajectoire actuelle, bien que ce chiffre reste en dessous de la moyenne de 6,4 tonnes par hectare pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. L’augmentation des rendements devrait conduire à une amélioration de la production agricole totale. Dans le scénario Agriculture, la production agricole totale atteindra 17 millions de tonnes, soit près de 2,7 millions de tonnes ou 19 % de plus que la trajectoire actuelle prévue d’ici 2043. La production agricole annuelle au Sénégal augmentera de 24 % par rapport à la trajectoire actuelle pour atteindre 14,5 millions de tonnes dans le scénario Agriculture d’ici 2043.

Les augmentations de la production agricole prévues selon le scénario Agriculture réduisent la dépendance du pays aux importations par rapport à la trajectoire actuelle. D’ici 2043, les importations agricoles nettes devraient atteindre 36,4 % dans le scénario Agriculture, soit dix points de pourcentage de moins que les prévisions selon la trajectoire actuelle, mais un peu plus que la moyenne de 34,7 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique.

Scénario éducation

Graphique 16 : Scénario d’éducation
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Le graphique 16 présente la structure du scénario Éducation tel que modélisé par la plateforme IFs. Ce scénario prévoit une amélioration de l’éducation au Sénégal en termes de qualité, de quantité et d’adaptation au marché de l’emploi.

Le scénario Éducation prévoit une amélioration raisonnable mais ambitieuse des taux d’admission, de transition et d’obtention de diplômes de l’enseignement primaire à l’enseignement supérieur, ainsi qu’une amélioration de la qualité de l’éducation aux niveaux primaire et secondaire. Il intègre également des progrès substantiels vers la parité entre les sexes à tous les niveaux, un renforcement de la formation professionnelle au niveau secondaire et une augmentation de la proportion de diplômés en sciences et en ingénierie.

Consultez le thème Éducation pour plus de détails sur l’élaboration du concept, sur la structure du scénario et sur les interventions.

Le système éducatif sénégalais est basé sur le système français. L’État est chargé de créer un système éducatif qui donne à chaque citoyen l’accès à l’éducation. L’éducation au Sénégal est gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. Les articles 21 et 22 de la Constitution, ratifiée en janvier 2001, garantissent à tous les enfants l’accès à l’éducation. La phase de l’école primaire dure six ans, et les niveaux secondaires inférieur et supérieur durent respectivement quatre ans.

Le Sénégal, comme la plupart des pays africains, consacre une part importante de son budget à l’éducation. En 2019, le pays a dépensé 1,2 milliard de dollars, soit 4,2 % du PIB, pour son système éducatif. Les dépenses du Sénégal dans ce domaine étaient légèrement inférieures à la moyenne des pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Selon la trajectoire actuelle, les dépenses totales du Sénégal en matière d’éducation devraient atteindre 7,1 milliards de dollars, soit 5,4 % du PIB, d’ici 2043, ce qui est supérieur à la moyenne des pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Compte tenu de l’afflux annuel important d’élèves, 40 % des dépenses d’éducation au Sénégal sont consacrées au niveau primaire. Viennent ensuite 35,2 % pour l’enseignement supérieur, 18,8 % pour le deuxième cycle du niveau secondaire et le reste pour le premier cycle du niveau secondaire. Les dépenses importantes consacrées à l’enseignement supérieur peuvent être attribuées au coût élevé de la formation d’un étudiant à ce niveau et au nombre croissant de nouveaux entrants. En moyenne, il en coûte 2 106 dollars pour former un étudiant au niveau supérieur. Cela représente près de 4 fois le coût d’un élève du deuxième cycle du niveau secondaire, 27 fois d’un enfant au premier cycle du niveau secondaire et 11 fois le coût d’un élève du primaire.

Le système éducatif peut être considéré comme un long entonnoir, dans lequel les enfants entrent au niveau primaire et sortent après avoir terminé leurs études supérieures. Cependant, l’entonnoir de l’éducation au Sénégal, comme dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, présente des fuites et diverses fissures en cours de route. De nombreux enfants entrent dans le système, mais rares sont ceux qui suivent la totalité du parcours — de l’école primaire au secondaire puis à l’université — pour finalement obtenir un diplôme d’enseignement supérieur ou équivalent.

Historiquement, le Sénégal a toujours eu du mal à développer son capital humain. La forte proportion de jeunes, associée à une pauvreté généralisée, a laissé plus de 40 % de la population totale analphabète ces dernières années. Seuls 17 % des enfants du pays fréquentent l’école maternelle, avec de fortes variations entre les zones rurales et urbaines. Même si le nombre d’enfants sénégalais ayant accès à l’éducation de base a considérablement augmenté au cours des deux dernières décennies, quatre enfants sur dix ne terminent pas l’école primaire.

Différents donateurs ont soutenu l’amélioration des performances éducatives au Sénégal. Le ministère de l’Éducation, USAID et l’UNICEF travaillent en partenariat pour renforcer les compétences fondamentales en lecture des enfants. Par exemple, l’USAID finance le programme national de lecture (Lecture pour tous) du ministère de l’Éducation dans les régions de Diourbel, Kaffrine, Kaolack, Louga, Matam et Fatick. Ce programme vise à consolider les compétences fondamentales en lecture des enfants dès les premières années d’apprentissage. En améliorant l’enseignement de la lecture, en renforçant les capacités, en consolidant les processus et en augmentant la participation des parents et des communautés, les initiatives de l’USAID accroissent les performances en lecture dans plus de 4 000 écoles pour aider près d’un demi-million d’élèves du primaire à apprendre à lire.

En 2019, le taux brut de scolarisation en primaire au Sénégal était de 88,6 %. Ce chiffre constitue une amélioration par rapport au niveau de 54,7 % en 1990, mais reste en deçà de la moyenne de 100,4 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Une comparaison avec le taux net de scolarisation de 76,1 % au cours de la même période suggère qu’un certain nombre d’enfants sénégalais en âge d’aller à l’école ne le font pas. En outre, de nombreuses salles de classe au Sénégal risquent d’être bondées d’élèves plus âgés. Avec un score de 76,1 %, le pays présente le quatrième taux net de scolarisation le plus bas parmi les 23 pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique, juste au-dessus du Nigeria, de l’Angola et de Djibouti. Selon la trajectoire actuelle de développement, les taux de scolarisation bruts et nets du Sénégal devraient atteindre respectivement 97,6 % et 90,6 % d’ici 2043. À ce rythme de progrès, le pays sera toujours à la traîne par rapport à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique.

Le Sénégal possède le taux brut d’achèvement du primaire le plus bas parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. En 2019, son taux brut d’achèvement du primaire s’élevait à près de 56 %, ce qui indique qu’un nombre important d’enfants inscrits n’ont pas terminé la dernière année de l’école primaire au Sénégal. D’ici 2043, le taux d’achèvement du primaire au Sénégal devrait atteindre 81,3 %, et il restera le plus bas parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Parmi ceux qui achèvent l’école primaire, on s’attend à ce que certains passent immédiatement au premier cycle du niveau secondaire, tandis que d’autres s’inscriront après quelques années d’interruption et que d’autres encore n’entreront jamais au collège – et ainsi de suite pour le lycée et le supérieur.

Un peu plus d’élèves passent du niveau primaire au premier cycle de l’enseignement secondaire que du premier au deuxième cycle de l’enseignement secondaire au Sénégal. Dans les deux cas, les taux sont plus élevés que la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Le taux brut de scolarisation au premier et au deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’élevait respectivement à 58,9 % et 39,1 % en 2019. D’ici 2043, le taux brut de scolarisation dans le premier cycle du secondaire devrait atteindre 79,5 %, tandis que celui du deuxième cycle du secondaire atteindra 63,3 %. Les taux d’achèvement chutent de 39,6 % au premier cycle du secondaire et à 25,5 % au deuxième cycle du secondaire, ce qui indique une contraction de l’entonnoir éducatif au Sénégal. Même d’ici 2043, seuls 63,4 % des élèves devraient terminer leurs études au premier cycle du secondaire, contre 51,9 % au deuxième cycle du secondaire.

Au niveau supérieur, la situation est encore pire. En 2019, seulement 12,1 % des personnes de ce groupe d’âge étaient inscrites dans des établissements d’enseignement supérieur au Sénégal, ce qui représente un tiers du taux moyen parmi pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Ce chiffre n’atteindra qu’environ 26 % d’ici 2043 selon la trajectoire actuelle. Il est inquiétant de constater que 6,1 % seulement de la tranche d’âge concernée au Sénégal avaient achevé leurs études dans un établissement d’enseignement supérieur avec au moins un premier diplôme en 2019. Ce chiffre est inférieur à la moyenne de 9,6 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Selon la trajectoire actuelle, le taux brut de diplômés de l’enseignement supérieur augmentera régulièrement pour atteindre 16 % d’ici 2043, date à laquelle le pays rattrapera les progrès réalisés par ses homologues africains appartenant à la même catégorie de revenus.

Les inscriptions dans l’enseignement professionnel, scientifique et technique, considéré comme crucial pour l’avenir du travail, sont relativement faibles. En 2019, 5,4 % seulement des élèves du deuxième cycle du secondaire étaient inscrits dans des formations techniques et professionnelles au Sénégal. Au niveau supérieur, en 2019, 18 % des diplômés au Sénégal provenaient des filières scientifiques et d’ingénierie. Ce taux est légèrement supérieur à la moyenne de 16,6 % pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Il existe également des inégalités de genre dans l’accès à l’éducation. Les filles ont un meilleur accès à l’éducation aux niveaux préscolaire et primaire que les jeunes garçons, qui sont généralement affectés aux écoles coraniques ou au travail. Cependant, en raison de la violence et des discriminations fondées sur le genre et la scolarité, notamment les mariages et les grossesses précoces, les femmes sont moins nombreuses à accéder à l’enseignement supérieur. En conséquence, des efforts ont été déployés pour aider les filles à passer au premier cycle de l’enseignement secondaire et pour éliminer les obstacles qui empêchent les garçons et les filles de participer et d’apprendre efficacement à l’école, en mettant l’accent sur la prévention de la violence, la réduction des coûts d’opportunité, la promotion des normes sociales positives et le développement d’environnements scolaires sensibles au genre[x].

En 2019, 114 filles étaient inscrites à l’école primaire pour 100 garçons au Sénégal. Cela indique que contrairement à la plupart des pays africains, où l’accès à l’enseignement primaire est limité pour les filles, c’est l’inverse qui se produit au Sénégal. Au niveau secondaire également, il y avait 111 filles inscrites au premier cycle pour 100 garçons au Sénégal, contre une moyenne de 106 filles pour 100 garçons dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Au deuxième cycle du secondaire, il n’y avait que 103 filles pour 100 garçons au Sénégal, contre une moyenne de 99 filles pour 100 garçons dans les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en 2019. Cependant, les inscriptions féminines diminuent au niveau supérieur avec un ratio de 64 étudiantes pour 100 étudiants masculins. C’est bien en dessous de la moyenne de 97 étudiantes pour 100 étudiants masculins dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique.

Au-delà de l’accès limité à l’éducation dans le pays, il existe également des problèmes de qualité de l’éducation. En 2019, le score moyen aux tests des élèves du primaire au Sénégal s’élevait à 24,8 %, ce qui était inférieur à la moyenne de 33 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Le score aux tests dans l’enseignement secondaire au Sénégal, de 34,6 % en 2019, était également inférieur à la moyenne de 41,5 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique.

Ainsi, même si le Sénégal a tenté d’améliorer son système éducatif, d’importants défis restent à relever. Si ces défis ne sont pas résolus, ils pourraient réduire le stock de capital humain et affecter la productivité du travail dans le pays, d’autant que le Sénégal cherche à bénéficier de son dividende démographique dans les décennies à venir.

Le graphique 17 présente la durée moyenne de scolarité selon la trajectoire actuelle et dans le scénario Éducation pour la tranche d’âge de 15 à 24 ans.

La durée moyenne de scolarité de la population adulte âgée de 15 à 24 ans est un bon premier indicateur de l’évolution du stock de connaissances dans la société.

En 2019, la durée moyenne de scolarité atteinte par les adultes âgés de 15 à 24 ans au Sénégal s’élevait à 5,5 ans, un chiffre bien en dessous de la moyenne de 8,5 ans pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure du continent. En moyenne, les hommes enregistrent 0,5 année de scolarité de plus que les femmes. Selon la trajectoire actuelle, le Sénégalais moyen âgé de 15 à 24 ans devrait avoir suivi 7,7 années de scolarité d’ici 2043. Cela représente 1,6 année de scolarité de moins par rapport à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Dans le scénario Éducation, le Sénégal comblera cet écart et la durée moyenne de scolarité des adultes s’élèvera à 8,4 ans d’ici 2043.

Avec le scénario Éducation, les résultats moyens aux tests des élèves du primaire devraient atteindre 35,7 % en 2043, soit 16 % de plus que selon la trajectoire actuelle. De même, les résultats moyens aux tests des apprenants du secondaire au Sénégal augmenteront à 46,2 %, soit 15 % de plus que les prévisions dans le scénario de base.

Graphique 18 : Scénario Industrialisation

Graphique 18 : Scénario Manufacture/ Industrialisation
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Le graphique 18 présente la structure du scénario Manufacture /industrialisation  tel que modélisé dans le modèle IFs.

Le scénario industrialisation  représente une croissance ambitiueuse mais   raisonnable du secteur manufacturier ou du tissu industriel  grâce à des investissements plus importants dans le secteur manufacturier, dans la recherche et le développement (R&D) ainsi qu’à une amélioration de l’environnement des affaires . Il augmente le  taux  de participation au marché du travail pour les femmes et les hommes t. Elle s’accompagne d’une augmentation des transferts sociaux (subventions sociales) en faveur des population les plus vulnerables  afin de modérer la hausse   des inégalités de revenu généralement associées à la phase initiale de l’industrialisation .

Visitez le thème sur l’industrialisation pour notre conceptualisation et des détails sur la structure du scénario et les interventions. Le graphique 18 présente un tableau récapitulatif qui présente la composition du scénario.

Le secteur manufacturier est crucial pour la transformation productive de l’économie d’un pays vers une croissance élevée et durable, la création d’emplois et une prospérité accrue. Il entretient des liens en amont et en aval avec d’autres secteurs, tels que les secteurs de l’agriculture et des services. Le Sénégal s’est imposé comme un centre industriel émergent en Afrique de l’Ouest grâce à la croissance constante de son secteur manufacturier au cours des dernières années. Le secteur se compose de produits manufacturés bas de gamme, tels que la transformation alimentaire et l'artisanat. Le Sénégal abrite diverses installations industrielles, notamment des minoteries, une usine textile, une raffinerie de sucre, une usine de tabac, une brasserie, un chantier naval, des usines chimiques et une usine d'assemblage d'automobiles.

Au fil des années, le gouvernement du Sénégal a mis en œuvre diverses stratégies et politiques pour promouvoir l'industrialisation et attirer les investissements dans le secteur manufacturier. Sa politique d'industrialisation met l'accent sur la diversification économique pour réduire la dépendance excessive à l'égard des importations et générer des opportunités d'emploi. Des parcs industriels et des zones économiques spéciales ont été développés par le gouvernement pour offrir aux entreprises manufacturières des services de soutien, des incitations et des infrastructures. La main-d’œuvre qualifiée du pays, le marché intérieur en croissance et les accords commerciaux préférentiels contribuent également à son potentiel manufacturier. L'agro-industrie a été désignée comme secteur prioritaire, qui comprend la transformation des aliments et la production de boissons.

Cependant, le secteur est limité à plusieurs égards. Les principaux défis de l’industrie comprennent la petite taille de ses unités industrielles, les coûts élevés des facteurs de production, la sous-utilisation des capacités de production et l’accès limité et coûteux au financement pour le secteur privé.. En outre, les stratégies visant à décentraliser les activités industrielles dans d’autres régions afin de réduire la concentration oppressive des entreprises à Dakar et dans ses environs n’ont pas non plus été mises en œuvre avec succès. D’autres défis incluent l’insuffisance des infrastructures, l’accès au financement et les capacités technologiques limitées.

Le principal contributeur au PIB du Sénégal est le secteur des services. En 2019, le secteur des services a contribué à l'économie à hauteur de 16,7 milliards de dollars americains, soit l'équivalent de 56,3 % du PIB. Viennent ensuite la contribution du secteur manufacturier évaluée à 6,4 milliards de dollars américains, soit environ 21,5 % du PIB. Le secteur agricole a contribué à hauteur de 4,3 milliards de dollars américains, soit 14,6 % du PIB en 2019. Au cours de la même période, le secteur des TIC a contribué à 1,5 milliard de dollars américains, soit 5,2 % du PIB, tandis que les contributions des secteurs des matériaux et de l'énergie ont été évaluées à 698,1 millions de dollars américains. (2,4% du PIB) et 3 237 millions de dollars EU (0,1% du PIB), respectivement.

Sur la voie actuelle de developpement (scénario de base) , le secteur des services étend sa domination dans l’économie, sa contribution au PIB devant être multipliée par cinq pour atteindre 81,9 milliards de dollars d’ici 2043 (62,3 % du PIB). D’ici 2043, le secteur manufacturier continuera d’être le deuxième contributeur et sera évalué à 31,5 milliards de dollars américains (23,9 % du PIB). Le secteur des TIC dépassera l'agriculture en tant que troisième contributeur au PIB, avec une contribution évaluée à 8,2 milliards de dollars américains, soit 6,2 % du PIB.

À ce rythme, la contribution des TIC au PIB sera supérieure d’environ trois points de pourcentage à celle de l’agriculture, soit 5,5 milliards de dollars. Les performances remarquables du secteur des TIC au Sénégal peuvent être une opportunité pour le pays de faire un bond en avant et de progresser dans la numérisation et l'innovation, à condition qu'il y ait un accès adéquat à l'électricité. D’ici 2043, les contributions des secteurs des matériaux et de l’énergie seront évaluées à 4,7 milliards de dollars et 114,4 millions de dollars, correspondant respectivement à 3,6 % et 0,9 % du PIB.

Généralement, lorsque les pays se lancent dans une transition manufacturière, les inégalités et la pauvreté peuvent initialement augmenter. En effet, les ressources et les investissements sont détournés vers des secteurs à plus forte intensité de capital et de connaissances, ce qui entraîne dans un premier temps une reduction  de la consommation. Cependant, à long terme, ces efforts stimulent une croissance inclusive avec un impact plus important sur la réduction de la pauvreté et des inégalités. Les politiques visant à l’industrialisation doivent donc être accompagnées de mesures visant à atténuer ces premiers effets négatifs. Il pourrait s’agir notamment d’efforts visant à soutenir directement les familles extrêmement pauvres par le biais de programmes sociaux ou de dépenses sociales visant à protéger les personnes vulnérables.

Le Sénégal a mis en œuvre un certain nombre de programmes de protection sociale pour les ménages les plus pauvres, notamment des repas gratuits à l'école, une aide alimentaire, des soins aux personnes âgées et handicapées et des transferts monétaires pour les personnes persistantes dans la pauvreté. Par exemple, en 2014, l’Association internationale de développement (IDA), le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les personnes les plus pauvres, a approuvé un crédit de 40,5 millions de dollars pour aider le gouvernement à établir un système national de filet de sécurité sociale. Le programme visait à améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs pauvres du Sénégal grâce à des investissements accrus et plus efficaces dans leurs exploitations. Toutes ces initiatives visent à améliorer la vie des familles à faible revenu, à les encourager à investir dans leurs ressources humaines et à les protéger contre les chocs. Mais jusqu’à récemment, ces initiatives avaient une portée étroite et ne parvenaient pas toujours à se concentrer sur les personnes les plus vulnérables. Le gouvernement a également versé des transferts monétaires d’urgence à plus d’un demi-million de ménages pour atténuer les impacts de la pandémie de COVID-19 et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Malgré ces efforts, les transferts sociaux au Sénégal sont faibles par rapport à la moyenne pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inferieue d’Afrique . En 2019, le total des transferts sociaux vers les ménages au Sénégal s'élevait à 4,5 % du PIB, soit 2,5 % de moins que les taux moyens pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Sur la trajectoire actuelle, les transferts sociaux du gouvernement aux ménages augmenteront pour atteindre environ 6,5 % du PIB. Malgré cette augmentation, il restera inférieur à la moyenne projetée de 7 % du PIB pour ses pairs du groupe de pays à revenu intermédiaire en Afrique.

Le graphique 19 présente la contribution du secteur manufacturier au PIB selon la trajectoire actuelle et dans le scénario Industrialisation.

La plateforme IFs utilise les données du Global Trade and Analysis Project (GTAP) pour classer l’activité économique en six secteurs : l’agriculture, l’énergie, les matériaux (y compris l’exploitation minière), l’industrie manufacturière, les services et les technologies de l’information et de la communication (TIC). La plupart des autres sources utilisent une distinction entre trois secteurs seulement (l’agriculture, l’industrie et les services), de sorte que les données peuvent différer.

Dans le scénario Industrialisation, le Sénégal réalise des progrès substantiels dans ce domaine de sorte que, d’ici 2043, la part du secteur manufacturier dans le PIB s’établira à environ 27,2 % (41,1 milliards de dollars), soit environ 3,4 points de pourcentage au-dessus des prévisions selon la trajectoire actuelle, ce qui correspond à un 9,6 milliards de dollars supplémentaires.

Toutefois, l’industrialisation est un processus difficile et de longue haleine. Elle nécessite des relations constructives entre le secteur privé et l’État, qui doit encourager et soutenir la transition. Les entreprises ont besoin d’un État doté de solides capacités à définir une vision et une stratégie économiques globales, à fournir des infrastructures et des services de soutien efficaces, à maintenir un environnement réglementaire propice à l’activité entrepreneuriale et à faciliter l’acquisition de nouvelles technologies et l’accès à de nouvelles activités économiques et à de nouveaux marchés.

Graphique 20 : Scénario ZLECAf

Graphique 20 : Scénario de la ZLECAf
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Le graphique 20 présente la structure du scénario ZLECAf tel que modélisé par la plateforme IFs. Le scénario ZLECAf représente l’impact de la mise en œuvre complète de l’accord de libre-échange continental d’ici 2034. Il prévoit une augmentation des exportations dans les secteurs des produits manufacturés, de l’agriculture, des services, des TIC, des matériaux et de l’énergie. Il intègre également une croissance accrue de la productivité multifactorielle résultant des échanges commerciaux et une réduction des droits de douane dans tous les secteurs.

Consultez le thème ZLECAf pour plus de détails sur l’élaboration du concept, sur la structure du scénario et sur les interventions.

Le commerce est un élément essentiel de l’économie du Sénégal, qui contribue à sa croissance et à son développement. Les politiques commerciales du pays visent à réduire le déficit commercial, à assurer un approvisionnement régulier du marché intérieur, à promouvoir les chaînes de valeur locales, à renforcer l’intégration régionale et à accéder aux marchés internationaux. La ratification par le Sénégal des accords commerciaux régionaux et internationaux a encore facilité son intégration commerciale et offert des opportunités d’accès aux marchés. Le Sénégal fait partie de nombreux accords commerciaux régionaux, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui ont favorisé l’intégration commerciale au sein de la région de l’Afrique de l’Ouest.

De plus, le Sénégal a activement participé à la promotion du commerce avec des partenaires étrangers à travers des accords bilatéraux et multilatéraux. Il a ratifié des accords commerciaux avec plusieurs pays avancés, dont l’UE, les États-Unis, la Suisse, la Corée du Sud, le Japon et l’Australie. Les exportations du Sénégal vers la Chine ont également augmenté, faisant de la Chine un partenaire encore plus vital. Cependant, l’accès limité et instable à l’électricité, ainsi que les coûts de transport et les frais de dédouanement élevés, sont autant de facteurs qui entravent le commerce et l’intégration économique du pays.

En 1990, la somme des exportations et des importations du Sénégal s’élevait à 44,8 % du PIB, ce qui était en dessous de la moyenne de 48,1 % pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Cette tendance s’est toutefois inversée à partir de 2012, de sorte qu’en 2019, l’ouverture commerciale du Sénégal a bondi à 62,8 % du PIB, soit bien au-dessus de la moyenne de 49,9 % des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure du continent.

En 1990, la valeur totale des exportations du Sénégal s’élevait à 1,7 milliard de dollars, soit 17,1 % du PIB. Depuis, les exportations du Sénégal ont connu une croissance rapide. En 2019, elles s’établissaient à 7,2 milliards de dollars, soit 24,3 % du PIB, ce qui est supérieur à la moyenne de 22,8 % pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Le secteur agricole apporte traditionnellement une contribution importante aux recettes d’exportation du pays, mais les récents efforts de diversification vers de nouveaux secteurs ont été fructueux. Le pays exporte des produits tels que du poisson, des produits horticoles et des arachides.

Le Sénégal a également connu l’essor de nouvelles industries d’exportation, telles que le textile, le prêt-à-porter et les produits chimiques, suite aux initiatives gouvernementales visant à attirer des capitaux extérieurs et à faire progresser l’industrialisation. D’autres biens, notamment le ciment, l’or, les phosphates et l’huile de noix, comptent parmi les principales exportations du Sénégal. Environ 21 % des exportations sénégalaises sont destinées au Mali, 14,4 % à la Suisse, 9,8 % à l’Inde, 6,7 % à la Chine et 4,2 % à la Côte d’Ivoire. Selon la trajectoire actuelle, les exportations totales du Sénégal devraient atteindre en 2043 24,1 % du PIB, soit l’équivalent de 31,8 milliards de dollars.

Les importations totales du Sénégal sont passées de 2,8 milliards de dollars, soit 27,7 % du PIB, en 1990 à 11,4 milliards de dollars, soit 38,5 % du PIB, en 2019. Le pays importe beaucoup de pétrole raffiné, de riz, de voitures, de pétrole brut et de médicaments conditionnés. Les importations en provenance de France représentent 11,4 % des importations totales du pays, suivies par les importations en provenance de Chine (représentant 9,7 % des importations totales), d’Inde (7,1 % des importations totales), de Russie (5,7 % des importations totales) et du Nigeria (5,4 % des importations totales). Selon la trajectoire actuelle, les importations totales du Sénégal devraient atteindre 45,2 milliards de dollars, soit l’équivalent de 34,3 % du PIB.

Comme la plupart des pays africains, le Sénégal importe beaucoup de produits, pour la plupart finis ou transformés. Ses exportations sont faibles et il s’agit pour l’essentiel de matières premières, avec peu ou pas de valeur ajoutée à l’intérieur du pays. Cela se traduit par de faibles recettes d’exportation et des dépenses d’importation plus élevées. Le déficit commercial du pays en 2019 représentait 14,2 % du PIB, ce qui était supérieur à la moyenne de 4,3 % du PIB pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Le graphique 21 compare la balance commerciale selon la trajectoire actuelle et dans le scénario ZLECAf.

Dans le scénario ZLECAf, la somme des exportations et des importations du Sénégal en pourcentage du PIB atteindra 77,2 % d’ici 2043. Ce chiffre sera environ 19 points de pourcentage au-dessus de la trajectoire actuelle et 25,6 points de pourcentage au-dessus de la moyenne projetée pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Tout au long de la période de prévision, le scénario ZLECAf conduit à une amélioration de la balance commerciale du Sénégal plus rapide qu’avec la trajectoire actuelle. D’ici 2043, le déficit commercial du Sénégal représentera environ 10,2 % du PIB selon la trajectoire actuelle, alors que le scénario ZLECAf atténuerait cette situation avec un déficit de 9,2 % du PIB, soit légèrement inférieur, la même année. Les exportations pourraient atteindre 34 % du PIB en 2043, ce qui témoigne des avantages d’une réalisation complète de la ZLECAf. Ces chiffres indiquent que le Sénégal devrait tirer parti de la pleine mise en œuvre de la ZLECAf, qui améliorera la compétitivité, notamment en développant le secteur manufacturier du pays.

Scénario infrastructure et le saut en avant

Graphique 22 : Scénario Infrastructures et bond en avant
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Le graphique 22 présente la structure du scénario Infrastructures et bond en avant tel que modélisé par la plateforme IFs.

Le scénario Infrastructures et bond en avant représente un investissement raisonnable mais ambitieux dans les infrastructures routières, les technologies d’énergies renouvelables et un meilleur accès à l’électricité dans les zones urbaines et rurales. Il prévoit un développement rapide de l’accès à l’internet haut débit fixe et mobile et l’adoption de technologies modernes qui améliorent l’efficacité des pouvoirs publics et permettent une formalisation plus rapide du secteur informel. Une dernière intervention consiste à accroître les investissements dans les grandes infrastructures telles que les chemins de fer, les ports et les aéroports.

Consultez les thèmes Infrastructures et Bond en avant pour plus de détails sur l’élaboration du concept, sur la structure du scénario et sur les interventions. Le graphique 24 présente un tableau récapitulatif qui décrit la composition du scénario.

Les infrastructures modernes peuvent renforcer la productivité, permettre des modes de vie plus sains, améliorer les résultats scolaires et accroître l’efficacité des pouvoirs publics. L’étude se concentre sur les infrastructures physiques et numériques, notamment les routes, l’accès à l’électricité et les TIC. Les infrastructures physiques, telles que les routes et les chemins de fer, sont un moteur essentiel de la croissance économique et une composante importante du développement. Elles facilitent la circulation des personnes, des biens et des services, favorisent les échanges commerciaux entre pays et permettent de fournir des services sociaux tels que l’éducation et la santé.

 

Le Sénégal a considérablement développé ses infrastructures ces dernières années, notamment dans les domaines des transports, des télécommunications, de l’électricité et des systèmes de distribution d’eau. Des efforts ont été déployés pour améliorer les réseaux routiers du pays. Les autoroutes à péage Dakar-Diamniadio et Dakar-Touba, ainsi que la réalisation d’une autre autoroute à péage et de routes interdépartementales, ont amélioré la fluidité du trafic. La construction de réseaux routiers dans six communes a également bénéficié d’un financement de la Banque africaine de développement. En 2019, le réseau routier au Sénégal était estimé à 15 324 km, dont seulement 5 516 km, soit 36,6 %, étaient bitumés. Ce chiffre est supérieur à la moyenne de 31,4 % pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. La plupart des routes sont concentrées dans les zones urbaines, notamment à Dakar. Selon la trajectoire actuelle, d’ici 2043, le réseau routier total du Sénégal passera à 35 090 km, dont 21 494 km, soit 61,3 %, seront bitumés.

En 2019, 70,4 % des Sénégalais avaient accès à l’électricité, soit un peu plus que la moyenne de 68,3 % pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Conformément à la tendance observée dans la plupart des pays africains, en 2019, 95,2 % des citadins avaient accès à l’électricité, contre 47,8 % des personnes vivant dans les zones rurales.

Le pays a investi dans des initiatives d’énergie verte, notamment le parc éolien de Taiba N’Diaye et l’amélioration de l’accès des communautés rurales à l’électricité par le biais de l’Agence d’électrification rurale. Selon la trajectoire actuelle, 89,4 % de la population devrait avoir accès à l’électricité d’ici 2043, ce qui est supérieur à la moyenne projetée de 81,7 % pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. La disparité dans l’accès à l’électricité en faveur des résidents urbains restera présente : toutes les personnes vivant en ville auront l’électricité d’ici 2038, contre 75,3 % des habitants des zones rurales d’ici 2043. En outre, les pertes liées au transport et à la distribution de l’électricité au Sénégal s’élèvent à environ 11,7 % de l’électricité produite, ce qui signifie que près de 12 % de l’électricité générée n’arrive pas à destination.

Outre les infrastructures physiques, le progrès technologique est essentiel à la croissance économique. La technologie améliore la productivité et réduit les coûts de transaction. L’infrastructure de communication du Sénégal a connu des progrès substantiels. Ces derniers temps, l’on a assisté à une croissance rapide des réseaux de téléphonie mobile, à un développement de l’accessibilité aux services internet et à l’adoption de la technologie 4G pour augmenter la vitesse de connexion à internet.

Toutefois, à l’instar de nombreux autres pays africains, l’accès au haut débit fixe ne progresse pas assez rapidement au Sénégal. En 2019, le nombre total d’abonnements à l’internet haut débit fixe était estimé à environ 1,4 pour 100 habitants. Cela représente moins de la moitié de la moyenne de 3,3 pour 100 habitants pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Selon la trajectoire actuelle, l’utilisation de l’internet haut débit fixe devrait se développer au Sénégal. D’ici 2043, le nombre d’abonnements au haut débit fixe atteindra 41,6 pour 100 personnes, ce qui est supérieur à la moyenne de 28 abonnements pour 100 personnes dans les économies africaines à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

En revanche, l’abonnement à l’internet haut débit mobile obtient plus de succès dans le pays. En 2019, le Sénégal avait un taux d’abonnement de 31,6 pour 100 habitants, ce qui reste en deçà de la moyenne de 46,5 pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure du continent. Selon la trajectoire actuelle, les abonnements à l’internet mobile atteindront 152 pour 100 personnes, soit 5,2 % de plus que la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. En ce qui concerne l’utilisation d’internet, 40 % des Sénégalais avaient accès à internet en 2019, ce qui correspond presque à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Selon la trajectoire actuelle, le Sénégal devrait progresser moins vite que ses homologues. D’ici 2043, la proportion de personnes ayant accès à internet dans le pays sera inférieure de 27,2 % à la moyenne de ses pairs, qui devrait s’établir à 29,4 en 2043.

 

Le graphique 23 présente l’utilisation de fourneaux selon la trajectoire actuelle et dans le scénario Infrastructures et bond en avant.

Le modèle IFs distingue trois types de fourneaux : traditionnels, améliorés et modernes. En 2019, 48,3 % des ménages sénégalais utilisaient des fourneaux traditionnels (fonctionnant au bois de chauffage ou au charbon de bois) pour cuisiner, tandis que 50,8 % utilisaient des fourneaux modernes. 1 % seulement de la population utilisait des fourneaux améliorés. Il s’agit d’un chiffre extrêmement faible au regard du taux d’accès à l’électricité dans le pays. L’on observe une tendance similaire dans la plupart des pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, avec 48,5 % de la population utilisant des fourneaux traditionnels et 47,7 % utilisant des combustibles modernes pour cuisiner. Le recours à des fourneaux traditionnels pour la cuisine contribue à la pollution et aux émissions de carbone et a un impact négatif sur la santé de ces ménages. Cependant, à mesure que l’accès à l’électricité s’améliorera dans les zones urbaines et rurales, de plus en plus de ménages abandonneront probablement les fourneaux traditionnels au profit de moyens améliorés et modernes, tels que les cuisinières électriques et à gaz.

Dans le scénario Infrastructures et bond en avant, 96,7 % des Sénégalais auront accès à l’électricité d’ici 2043, contre 89,4 % selon la trajectoire actuelle de développement. Tous les Sénégalais vivant en zone urbaine auront accès à l’électricité dans ce scénario et la proportion de personnes ayant accès à l’électricité dans les zones rurales atteindra à 92,2 %, au lieu de 75,3 % seulement selon la trajectoire actuelle.

Par conséquent, 13,8 % seulement des ménages utiliseront des fourneaux traditionnels, contre 17,9 % selon la trajectoire actuelle d’ici 2043. Avec le scénario Infrastructures et bond en avant, 86 % des ménages au Sénégal devraient utiliser des combustibles modernes pour la cuisine. Cette hausse projetée de la proportion des ménages utilisant des cuisinières modernes reflète l’amélioration du taux d’accès à l’électricité, en particulier dans les zones rurales du pays. Cette évolution réduira les émissions de CO2 et les maladies respiratoires résultant de l’utilisation de fourneaux traditionnels dans le pays.

Le graphique 24 présente l’accès à l’internet haut débit fixe et mobile selon la trajectoire actuelle et dans le scénario Infrastructures et bond en avant.

Le scénario Infrastructures et bond en avant accélérera le développement de l’accès à l’internet haut débit fixe, de sorte que, d’ici 2043, les abonnements seront probablement de 50 pour 100 personnes, contre 40,2 dans le scénario de base. Selon la trajectoire actuelle, l’accès à l’internet haut débit mobile pourrait atteindre 153 abonnements pour 100 personnes dans le pays d’ici 2043. Compte tenu de ces projections positives, le scénario Infrastructures et bond en avant n’aura qu’un impact marginal avec 153,3 abonnements pour 100 personnes d’ici 2043 – soit plus que la moyenne de 144,7 pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. 

Scénario de flux financiers

Graphique 25 : Scénario Flux financiers
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Le graphique 25 présente la structure du scénario Flux financiers tel que modélisé par la plateforme IFs.

Le scénario Flux financiers représente une augmentation ambitieuse mais raisonnable des envois de fonds des travailleurs émigrés, de l’aide publique au développement, des investissements directs étrangers (IDE) et des investissements de portefeuille, ainsi qu’une réduction des flux financiers illicites.

Consultez le thème Flux financiers pour plus de détails sur l’élaboration du concept, sur la structure du scénario et sur les interventions.

Les IDE peuvent agir comme un catalyseur du développement économique dans la mesure où ils apportent aux pays bénéficiaires des capitaux et des technologies hautement nécessaires. Le Sénégal offre un environnement politique stable, une position géographique favorable et des institutions solides avec des opportunités croissantes pour les investissements étrangers. Le gouvernement sénégalais accueille favorablement les investissements étrangers et a donné la priorité aux efforts visant à améliorer le climat des affaires.

Les flux d’IDE à destination du Sénégal sont historiquement faibles. En 1990, ils correspondaient à 0,8 % du PIB, ce qui reste légèrement supérieur à la moyenne des pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Les flux d’IDE vers le Sénégal ont atteint 4,6 % du PIB en 2019. Selon la trajectoire actuelle, ils devraient légèrement diminuer pour s’établir à 3,1 % du PIB, soit en dessous de la moyenne de 3,5 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure du continent d’ici 2043.

De nombreux pays d’Afrique subsaharienne, comme le Sénégal, dépendent encore de l’aide étrangère pour assurer la fourniture de services de base tels que l’éducation et les soins de santé. Historiquement, l’aide étrangère apportée au Sénégal a été relativement élevée par rapport à la moyenne des pays appartenant au même groupe de revenu en Afrique. En 1990, l’aide totale reçue par le Sénégal représentait 11,5 % du PIB, soit plus du double de la moyenne de 5,7 % pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure au cours de la même période. En 2019, l’aide totale en pourcentage du PIB du pays était tombée à 5,1 %, soit l’équivalent de 1,5 milliard de dollars. Cela représente plus de trois fois la moyenne de 1,6 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Selon la trajectoire actuelle, l’aide étrangère devrait diminuer pour atteindre 1,5 % du PIB. Sa valeur absolue augmentera pour atteindre près de 2 milliards de dollars, ce qui est supérieur à la moyenne de 0,6 % du PIB prévue pour ses homologues en Afrique.

En 2019, le Sénégal a reçu 2,2 milliards de dollars de transferts de fonds en provenance des émigrés, soit 7,4 % du PIB, ce qui est supérieur à la moyenne de 4,1 % pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Ce chiffre représente une hausse considérable par rapport aux 68,7 millions de dollars, soit 0,7 % du PIB, que le pays a reçus en 1990. Selon la trajectoire actuelle, les envois de fonds vers le Sénégal devraient augmenter pour atteindre 7,9 milliards de dollars (6 % du PIB) en 2043. Cela représente près de quatre fois la moyenne de 1,5 % du PIB projetée pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Le graphique 26 présente les recettes publiques selon la trajectoire actuelle et dans le scénario Flux financiers.

La loi de Wagner est l’observation selon laquelle les dépenses publiques augmentent à mesure que le revenu national augmente. Il est donc raisonnable de s’attendre à ce que les recettes publiques augmentent en pourcentage du PIB dans le scénario Flux financiers par rapport aux prévisions selon la trajectoire actuelle.

L’accroissement des flux en provenance de l’extérieur sous forme d’IDE, d’aide et d’envois de fonds des migrants a augmenté les recettes publiques. Par exemple, une hausse des IDE se traduit par une croissance plus élevée du PIB, ce qui augmente les revenus perçus par l’État par le biais de l’impôt sur les sociétés et sur le revenu, des redevances et, indirectement, de la taxe sur la valeur ajoutée. En 2019, les recettes totales du gouvernement sénégalais s’élevaient à 7,4 milliards de dollars, soit l’équivalent de 25 % du PIB. Ce montant était supérieur à la moyenne de 21,2 % pour ses homologues appartenant au même groupe de revenu en Afrique.

Dans le scénario Flux financiers, les recettes publiques devraient atteindre 34,8 milliards de dollars en 2043, soit 25,2 % du PIB. Ce chiffre est supérieur à la moyenne projetée de 23,4 % pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Par rapport à la trajectoire actuelle, le scénario Flux financiers peut améliorer les recettes publiques du Sénégal de 1,9 milliard de dollars supplémentaires d’ici 2043.

Scénario de gouvernance

Graphique 27 : Scénario Gouvernance
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Le graphique 27 présente la composition du scénario Gouvernance tel que modélisé par la plateforme IFs. Ici, la gouvernance est analysée en termes de sécurité, de capacité et d’inclusion.

Consultez le thème Gouvernance pour plus de détails sur l’élaboration du concept, sur la structure du scénario et sur les interventions.

En résumé, la dimension stabilité est examinée à la lumière des données du Groupe de travail sur l’instabilité politique concernant :

  • la probabilité et l’ampleur d’une déliquescence de l’État/d’une guerre civile,
  • la probabilité et l’ampleur d’un changement brusque de régime et
  • des violences sociales visant à réduire les conflits et la terreur, ainsi que des conflits avec la police.

L’amélioration de la qualité des réglementations publiques, le renforcement de l’efficacité du gouvernement et la réduction de la corruption sur la base des données de Transparency International conduisent à un renforcement des capacités.

Pour améliorer l’inclusion, il faut :

  • consolider la démocratie grâce à l’indice Polity IV appliqué aux pays présentant un déficit démocratique,
  • réduire les inégalités de genre et
  • accroître la liberté économique (en utilisant l’indice de l’Institut Fraser).

La stabilité sociopolitique et une meilleure gouvernance sont généralement des conditions préalables à d’autres aspects du développement, car elles garantissent la responsabilité, assurent l’allocation et la distribution efficaces des ressources de l’État et encouragent les IDE. Pour simuler l’évolution séquentielle de la gouvernance au fil du temps, le modèle IFs s’inspire de la fondation d’États-nations dans la tradition westphalienne qui ont d’abord créé une communauté de sécurité (par l’oppression interne et la guerre avec les autres), renforcé leurs capacités (en grande partie par la collecte d’impôts et la mise en place d’un contrat social coercitif) puis, avec le temps, sont devenus plus inclusifs et, finalement, démocratiques. Traditionnellement, ces transitions se sont déroulées de manière séquentielle, les progrès réalisés dans une dimension servant de base à la suivante.

Le processus de formation d’un État imposé par une entité extérieure pendant le colonialisme en Afrique n’a pas suivi ce processus. Le résultat est que de nombreux pays africains ne disposent pas des fondamentaux d’une sécurité forte et présentent des capacités limitées. Pourtant, on leur demande de se démocratiser sans ces bases. L’indice composite de gouvernance selon le modèle IFs mesure les progrès d’un État en matière de gouvernance en utilisant la moyenne de ces trois indices (stabilité, capacité, inclusion). À cette fin, il comprend un indice (de 0 à 1) pour chaque dimension, les scores les plus élevés indiquant de meilleurs résultats.

Étant l’un des pays les plus stables d’Afrique, le Sénégal affiche un indice de sécurité de la gouvernance légèrement meilleur que celui de ses homologues en Afrique. Son score de 0,75 pour 2019 était 4,3 % supérieur à la moyenne de 0,72 pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Le pays a connu trois transitions politiques pacifiques depuis son indépendance en 1960. Le président Macky Sall est au pouvoir depuis 2012 et a été élu pour un second mandat de cinq ans en février 2019. Jusqu’à présent, le pays a été épargné par les violences qui ravagent la région. Cependant, les activités des groupes terroristes dans les pays voisins et les trafics transfrontaliers peuvent alimenter le risque d’instabilité. Selon la trajectoire actuelle, le score du Sénégal sur l’indice de sécurité de la gouvernance atteindra 0,82 d’ici 2043, ce qui est bien au-dessus de la moyenne de 0,76 pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

En ce qui concerne les capacités, le score de 0,45 en 2019 pour le Sénégal était environ 29 % supérieur à la moyenne des pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Le score de 0,49 prévu d’ici 2043 sera 20 % plus élevé que celui de ses homologues en Afrique. Cela se reflète dans les recettes publiques en pourcentage du PIB (hors aide), qui étaient légèrement supérieures à celles des pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. De même, les performances du pays selon l’indice d’efficacité des pouvoirs publics de la Banque mondiale sont meilleures que celles de ses pairs. Son score de 1,4 en 2019 place le Sénégal au 11e rang sur les 23 pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. En outre, le Sénégal figure parmi les dix pays les moins corrompus d’Afrique. Son score de 43 sur l’indice de perception de la corruption 2023 de Transparency International est le huitième plus élevé d’Afrique, juste derrière le Cabo Verde en Afrique de l’Ouest.

Tout comme l’indice de sécurité et de capacité, les performances du Sénégal sur l’indice d’inclusion sont meilleures que celles de ses homologues du groupe de pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. En 2019, le Sénégal a obtenu un score de 0,56 sur l’indice d’inclusion. Selon la trajectoire actuelle, le Sénégal progresse lentement, de sorte que d’ici 2043, son score de 0,59 en matière d’inclusion sera 16,3 % supérieur à la moyenne de 0,51 pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique.

Le graphique 28 présente les progrès accomplis dans les trois dimensions de la gouvernance d’ici 2043 par rapport à 2019 selon la trajectoire actuelle et dans le scénario Gouvernance.

Dans le scénario Gouvernance, le score du Sénégal sur l’indice de sécurité de la gouvernance atteindra 0,84, soit 3,1 % au-dessus de la trajectoire prévue d’ici 2043 et environ 10,8 % au-dessus de la moyenne de la trajectoire actuelle pour les pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Les capacités de gouvernance devraient également s’améliorer dans le scénario Gouvernance, avec un score passant à 0,54 d’ici 2043, ce qui représente un renforcement de 10,6 % par rapport aux prévisions selon la trajectoire actuelle et de 31,7 % par rapport à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure sur le continent. En ce qui concerne l’inclusion, le scénario Gouvernance améliorera le score du Sénégal de 12,8 % par rapport à la trajectoire actuelle, pour atteindre 0,67 d’ici 2043. Dans ce scénario, le score du Sénégal est supérieur de 31,2 % à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique d’ici 2043.

Comparaison de Scénarios

Le graphique 29 présente un graphique à aires empilées indiquant la contribution de chaque scénario au PIB par habitant. L’impact cumulé d’une meilleure éducation, d’une meilleure santé, de meilleures infrastructures, etc. offre un avantage supplémentaire que nous appelons l’effet synergique.

D’ici 2043, les scénarios qui auront le plus grand impact sur le PIB par habitant du Sénégal seront le scénario ZLECAf, suivi du scénario Industrialisation et du scénario Gouvernance. Dans le scénario ZLECAf, le PIB par habitant (PPA) du Sénégal atteindra 8 016 dollars d’ici 2043, ce qui représente une augmentation de 777,2 dollars (ou 10,7 %) par rapport aux projections de la trajectoire actuelle en 2043. Cela signifie que le Sénégal peut considérablement accroître son PIB par habitant s’il tire parti de la pleine mise en œuvre des accords commerciaux. L’impact important du scénario ZLECAf sur l’amélioration du niveau de vie au Sénégal n’est pas surprenant dans la mesure où les pays africains ont beaucoup d’avantages à commercer entre eux. Une zone de libre-échange régionale telle que la ZLECAf stimule l’ouverture commerciale, accélère la diffusion des technologies dans le pays et améliore ainsi la productivité et les activités d’innovation. Cela se traduit en fin de compte par une amélioration du bien-être, les ressources étant affectées à leur usage le plus productif, et par une baisse des prix à la consommation. Le libre-échange pourrait également accroître les exportations du Sénégal en ouvrant l’accès à un marché beaucoup plus vaste et en améliorant le secteur manufacturier du pays grâce à la concurrence, ce qui pourrait accélérer la croissance économique et générer plus d’emplois dans des secteurs clés.

Dans le scénario Industrialisation, le PIB par habitant du Sénégal devrait atteindre 7 918 dollars d’ici 2043. Il s’agit d’une augmentation de 623 dollars, soit 9,4 %, par rapport aux prévisions selon la trajectoire actuelle. Pour l’économiste Nicolas Kaldor, l’industrie manufacturière est le moteur de la croissance économique (hypothèse du moteur de croissance de Kaldor). Il s’agit historiquement du plus grand pourvoyeur d’emplois car elle entretient des liens en amont et en aval avec d’autres secteurs et transforme les structures de productivité dans l’ensemble de l’économie. Il n’est donc pas surprenant que le scénario Industrialisation conduise à une telle amélioration du PIB par habitant. Un secteur manufacturier solide joue donc un rôle crucial pour parvenir à une croissance durable et améliorer de façon significative le niveau de vie de la population au Sénégal.

Dans le scénario Gouvernance, le PIB par habitant du Sénégal devrait atteindre 7 846,9 dollars d’ici 2043, ce qui représente une augmentation de 8,4 % par rapport aux prévisions selon la trajectoire actuelle. Ce scénario a donc la capacité de rehausser le PIB par habitant du pays de 558 dollars supplémentaires d’ici 2043. La bonne gouvernance et la stabilité politique peuvent inspirer confiance aux investisseurs et attirer davantage d’IDE au Sénégal, ce qui peut conduire à la croissance. De même, une bonne gouvernance caractérisée par un respect de l’état de droit, une réduction de la corruption et une amélioration de la transparence et de la responsabilité peut accélérer la croissance économique. Si le Sénégal parvient à préserver la paix et la sécurité et à promouvoir une bonne gouvernance, il sera sur la voie d’une croissance économique durable.

Le graphique 30 présente l’impact de chaque scénario sur l’extrême pauvreté d’ici 2043.

Le scénario Industrialisation présente le plus grand potentiel de réduction de l’extrême pauvreté au Sénégal. Avec ce scénario, le nombre de personnes pauvres devrait diminuer à 5,1 millions (soit 18 % de la population), par rapport aux prévisions actuelles de 6,6 millions de personnes (22,8 %) d’ici 2043. Cela signifie qu’une industrialisation agressive, soutenue par des mesures de protection sociale telles que les transferts sociaux, a le potentiel de réduire l’extrême pauvreté au Sénégal.

C’est le scénario Gouvernance qui a le deuxième plus grand impact sur la réduction de la pauvreté au Sénégal. Avec lui, 5,5 millions de personnes devraient vivre dans une extrême pauvreté d’ici 2043, soit 19,5 % de la population. Ce chiffre sera inférieur de 3,4 points de pourcentage aux prévisions actuelles et équivaudra à une réduction d’environ 1,1 million de personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Une meilleure gouvernance garantit que les ressources publiques sont utilisées de manière efficace pour répondre aux besoins des populations, au lieu d’être détournées vers les poches de certaines personnes, ce qui aura un impact significatif sur la réduction de la pauvreté.

Dans le scénario Démographie et santé, 20,2 % de la population sénégalaise devrait vivre dans l’extrême pauvreté d’ici 2043, ce qui en fait le scénario ayant le troisième impact le plus important sur la réduction de la pauvreté. Avec ce scénario, l’extrême pauvreté sera inférieure de 3,2 points de pourcentage aux prévisions selon la trajectoire actuelle. Cette réduction de l’extrême pauvreté découle de la baisse du taux de fécondité et de la diminution de la population du Sénégal, ainsi que de l’augmentation de la survie infantile et d’un meilleur accès aux soins de santé par rapport à la trajectoire actuelle.

Dans le scénario combiné Agenda 2063, le nombre et la proportion de personnes pauvres au Sénégal diminueront de manière significative. D’ici 2043, environ 863 000 personnes vivront dans l’extrême pauvreté, soit seulement 3,2 % de la population. Par rapport à la trajectoire actuelle, 5,6 millions de personnes supplémentaires pourraient ainsi sortir de la pauvreté d’ici 2043. Cela équivaut à une baisse de 20,2 points de pourcentage par rapport au taux de 23,4 % prévu d’ici 2043 selon la trajectoire actuelle. En outre, la proportion projetée de personnes pauvres au Sénégal dans le scénario combiné Agenda 2063 sera inférieure de 35 points de pourcentage à la moyenne (38,3 %) des pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure d’ici 2043.

Le graphique 31 compare la taille de l’économie selon la trajectoire actuelle et dans le scénario combiné Agenda 2063 en taux de change du marché.

Le scénario combiné Agenda 2063 associe les huit scénarios sectoriels, à savoir les scénarios Gouvernance, Démographie et santé, Éducation, Infrastructures et bond en avant, Agriculture, Industrialisation, ZLECAf et Flux financiers.

Le PIB du Sénégal devrait atteindre 245,6 milliards de dollars dans le scénario combiné Agenda 2063, soit une augmentation de 729 % entre 2019 et 2043. Ce chiffre dépassera les prévisions selon la trajectoire actuelle de 132 milliards de dollars. Le scénario combiné Agenda 2063 permettra ainsi d’accroître le PIB du Sénégal de 113,7 milliards de dollars supplémentaires d’ici 2043, soit une hausse de 86 % par rapport à la trajectoire actuelle.

De même, dans le scénario combiné Agenda 2063, le PIB par habitant du Sénégal devrait atteindre 12 502 dollars d’ici 2043. Cela représente une augmentation de 5 263 dollars, soit 73 %, par rapport à la projection de 7 239 dollars selon la trajectoire actuelle. La concrétisation du scénario combiné Agenda 2063 pourrait donc améliorer considérablement le niveau de vie de la population sénégalaise. Le PIB par habitant projeté dans ce scénario sera de 3 600 dollars, soit 40,4 % de plus que la moyenne prévue selon la trajectoire actuelle pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique d’ici 2043. La croissance économique colossale projetée dans le scénario combiné Agenda 2063 indique qu’une initiative de développement intégrée dans tous les secteurs est le meilleur moyen de parvenir à une croissance et à un développement inclusifs et durables au Sénégal.

Le graphique 32 présente l’évolution de la structure de l’économie, en comparant les prévisions selon la trajectoire actuelle avec le scénario combiné Agenda 2063 de 2019 à 2043.

La plateforme IFs utilise les données du GTAP pour classer l’activité économique en six secteurs : l’agriculture, l’énergie, les matériaux (y compris l’exploitation minière), l’industrie manufacturière, les services et les technologies de l’information et de la communication (TIC). La plupart des autres sources utilisent une distinction entre trois secteurs seulement (l’agriculture, l’industrie et les services), de sorte que les données peuvent différer.

Dans le scénario combiné Agenda 2063, le secteur des services sera toujours le principal contributeur au PIB avec une part de 63,4 % (évaluée à 155,7 milliards de dollars) d’ici 2043, soit légèrement plus que la contribution de 62,1 % prévue selon la trajectoire actuelle (évaluée à 81,9 milliards de dollars). Le secteur manufacturier restera le deuxième contributeur au PIB d’ici 2043, avec une part de 23,5 % (équivalente à 57,6 milliards de dollars). La part du secteur agricole diminuera légèrement à 3,5 % (correspondant à 8,6 milliards de dollars), contre 4,2 % (environ 5,5 milliards de dollars) selon la trajectoire actuelle en 2043. Dans le scénario combiné Agenda 2063, la part des secteurs des TIC et des matériaux augmentera plus que selon la trajectoire actuelle pour atteindre respectivement 6,4 % et 3,6 %, même si la part du secteur de l’énergie devrait passer en dessous de la trajectoire actuelle pour atteindre 0,7 %.

Le graphique 33 présente la taille du secteur informel en pourcentage du PIB et la taille de la main-d’œuvre informelle. Les données sur la contribution du secteur informel sont souvent des estimations et doivent être traitées avec prudence.

D’ici 2043, le secteur informel au Sénégal ne représentera plus que 17,2 % du PIB, même si sa valeur absolue atteindra 42,2 milliards de dollars. À ce rythme, la taille de l’économie informelle sera inférieure aux 26,1 % prévus (évalués à 34,4 milliards de dollars) selon la trajectoire actuelle et inférieure à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique, soit 26,1 %. La taille de la main-d’œuvre informelle diminuera également au Sénégal. D’ici 2043, les personnes travaillant dans le secteur informel seront 1,7 million de moins dans le scénario combiné Agenda 2063 qu’en suivant la trajectoire actuelle. La main-d’œuvre informelle représentera alors 27,1 % de la main-d’œuvre totale dans le scénario combiné Agenda 2063, au lieu de 46,5 % selon la trajectoire actuelle, ce qui reflète l’amélioration attendue de la capacité de l’État grâce à l’augmentation des recettes fiscales.

Le graphique 34 compare l’espérance de vie selon la trajectoire actuelle et dans le scénario combiné Agenda 2063.

La qualité du système de santé d’un pays peut être évaluée à l’aide d’indicateurs tels que l’espérance de vie, la mortalité maternelle et la mortalité infantile. L’espérance de vie mesure la durée de vie moyenne des individus dans le pays. En 2019, l’espérance de vie moyenne d’un Sénégalais était de 67,2 ans, ce qui correspond à peu près à la moyenne de 67,6 ans pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Les femmes au Sénégal vivent en moyenne 3,3 ans de plus que les hommes, soit 68,9 ans contre 65,6 ans.

Selon la trajectoire actuelle, l’espérance de vie atteindra 74,5 ans d’ici 2043, ce qui sera légèrement supérieur à la moyenne de 73 ans pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Dans le scénario combiné Agenda 2063, l’espérance de vie devrait atteindre 76,1 ans d’ici 2043, soit environ deux ans de plus que les prévisions selon la trajectoire actuelle du pays. Les femmes devraient vivre à peu près quatre ans de plus que les hommes d’ici 2043, ce qui est en accord avec les tendances mondiales.

Le graphique 35 compare le coefficient de Gini selon la trajectoire actuelle et dans le scénario combiné Agenda 2063.

De fortes inégalités de revenus ont de nombreux effets négatifs, notamment un effondrement de la structure et de la cohésion sociales, qui peut entraîner une instabilité. Le coefficient de Gini est la mesure standard du niveau d’inégalité dans un pays[x]. Historiquement, les inégalités au Sénégal sont inférieures à la moyenne des pays appartenant à la même catégorie de revenu en Afrique.

En 2019, le coefficient de Gini du Sénégal était de 0,40, contre une moyenne de 0,50 pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Cela en fait le septième pays le moins inégalitaire parmi les 23 pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique. Selon la trajectoire actuelle, les inégalités de revenus au Sénégal devraient diminuer avec un coefficient de Gini de 0,38 d’ici 2043. Dans le scénario combiné Agenda  2063, la réduction à long terme des inégalités au Sénégal sera plus rapide que dans le scénario de base avec un coefficient de Gini de 0,34 d’ici 2043. La croissance économique sera donc plus inclusive dans le scénario de combiné.

Le scénario Industrialisation présente le plus grand potentiel de réduction des inégalités de revenus au Sénégal, suivi des scénarios Éducation et Agriculture. Cela indique que pour les autorités sénégalaises, le moyen le plus rapide de réduire les inégalités de revenus est de procéder à des transferts sociaux et à des investissements dans les secteurs de l’éducation et de l’agriculture.

Le graphique 36 compare les émissions de carbone selon la trajectoire actuelle et dans le scénario combiné Agenda 2063.

Le dioxyde de carbone (CO2), le monoxyde de carbone (CO) et le méthane (CH4) ayant des masses moléculaires différentes, la plateforme IFs se fonde sur le carbone. De nombreux autres sites et calculs utilisent l’équivalent CO2.

Comme la plupart des pays africains, le Sénégal émet très peu de carbone, en comparaison avec les grands émetteurs du continent tels que l’Afrique du Sud. Cela s’explique en partie par le sous-développement du secteur manufacturier dans le pays. En 2019, le Sénégal a rejeté environ 3,4 millions de tonnes de carbone provenant de l’utilisation de combustibles fossiles, ce qui reflète les faibles niveaux d’émissions de carbone dans le pays. Cela en fait le 15e émetteur de carbone en Afrique et le 11e émetteur parmi les 23 pays africains à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique.

La déforestation est l’une des principales sources d’émissions de carbone dans le pays. Pour atténuer ce phénomène et favoriser une gestion durable des terres, le Sénégal a développé des programmes de reboisement. Afin d’enrayer la désertification et de stocker du carbone, l’initiative de la « Grande Muraille verte » prévoit également de planter des dizaines de milliers d’hectares d’arbres dans tout le Sahel, y compris au Sénégal. Les émissions de carbone du Sénégal sont aussi influencées par l’industrie des transports. Le gouvernement a mis en place des politiques pour soutenir les modes de transport respectueux de l’environnement, en investissant notamment dans les transports publics et en encourageant l’utilisation de véhicules électriques[x].

Le gouvernement travaille également avec des groupes comme le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour mener à bien des projets liés au climat et obtenir des financements en faveur des mesures de développement durable[x]. Malgré ces initiatives, le Sénégal est confronté à des difficultés pour réduire ses émissions de carbone du fait de l’augmentation de la population, de l’urbanisation et du développement économique. Cependant, l’engagement du gouvernement en faveur du développement durable et des énergies renouvelables, ainsi que l’aide extérieure, laissent présager un avenir prometteur pour les efforts du pays visant à lutter contre le changement climatique et à réduire les émissions de carbone[x].

Selon la trajectoire actuelle, les émissions de carbone provenant des combustibles fossiles devraient plus que quadrupler pour atteindre 13,5 millions de tonnes d’ici 2043 par rapport au faible niveau de 2019. Les scénarios ZLECAf et Industrialisation sont les plus émetteurs de carbone car ils impliquent une fabrication intensive de produits manufacturés d’entrée de gamme qui entraînera une consommation accrue de combustibles fossiles. Les scénarios les moins émetteurs de carbone au Sénégal sont les scénarios Démographie et santé et Éducation.

Dans le scénario combiné Agenda 2063, les émissions totales de carbone du Sénégal atteindront 19 millions de tonnes, soit 46,2 % de plus que les prévisions selon la trajectoire actuelle. La concrétisation du scénario combiné Agenda 2063 et la réalisation d’un développement économique durable se feront au prix d’une augmentation des émissions de carbone au Sénégal, bien que le processus soit relativement lent. Cependant, le pays peut compter sur son immense potentiel en matière d’énergies renouvelables pour continuer d’avancer sur la voie d’un développement vert.

Le graphique 37 compare la production d’énergie selon la trajectoire actuelle et dans le scénario combiné Agenda 2063. Il effectue la distinction entre six types de sources : le pétrole, le gaz, le charbon, l’hydroélectricité, le nucléaire et les autres énergies renouvelables. Les données sont converties en milliards de barils équivalents pétrole (MBEP) pour permettre les comparaisons entre différentes sources. L’énergie produite peut être destinée à un usage domestique ou à l’exportation.

Selon les prévisions de la plateforme IFs, l’énergie totale produite au Sénégal en 2019 équivalait à 900 000 BEP. La principale source d’énergie au Sénégal est le gaz, suivi de l’hydroélectricité et des autres énergies renouvelables. En 2019, la quantité totale de gaz produite dans le pays s’élevait à 400 000 MBEP, soit 44,4 % de la production totale d’énergie. Le Sénégal souhaite augmenter sa capacité de production d’énergie renouvelable tout en réduisant sa dépendance aux combustibles fossiles, notamment grâce à son immense potentiel de production d’énergie solaire et éolienne. Pour y parvenir, le pays a investi dans des projets hydroélectriques, éoliens et solaires. Le Plan Sénégal émergent vise à ce que 30 % de l’énergie nationale provienne de sources renouvelables d’ici 2030. Pour aider les entreprises qui proposent des systèmes de refroidissement fonctionnant à l’énergie solaire, le gouvernement a également développé des programmes tels que « Scaling Up Renewable Energy (SURE) Senegal». Le gouvernement a également exonéré de taxes douanières tous les kits d’énergie solaire destinés à l’éclairage, aux pompes à eau et au chauffage de l’eau afin de promouvoir les énergies renouvelables.

D’ici 2043, la quantité totale de gaz produite devrait presque quadrupler pour atteindre 1,5 million de BEP, sa part augmentant légèrement pour atteindre 45,5 % de la production totale d’énergie selon la trajectoire actuelle. La production hydroélectrique représentait 33,3 % (équivalent à 300 000 BEP) de la production totale d’énergie en 2019, mais devrait diminuer rapidement pour s’établir à environ 9,1 % (évaluée à 300 000 BEP) en 2043 selon la trajectoire actuelle. Cette évolution peut être attribuée en partie au faible investissement dans l’énergie hydroélectrique. La production d’autres énergies renouvelables est actuellement estimée à 22,2 % de la production totale et devrait augmenter rapidement pour constituer 45,5 % de la production totale d’énergie (1,5 million de BEP) d’ici 2043, selon les prévisions du scénario de base.

La demande totale d’énergie (28 millions) a largement dépassé la production totale au cours de la même période. Selon la trajectoire actuelle, la demande énergétique excédentaire équivaudra à 120,7 millions de BEP d’ici 2043. Si cette situation persiste, le Sénégal dépendra donc fortement des importations d’énergie pour réaliser ses objectifs d’industrialisation.

Dans le scénario combiné Agenda 2063, la demande énergétique au Sénégal grimpera à 185 millions de BEP, soit 60 millions de BEP de plus que les prévisions selon la trajectoire actuelle. Même si la production totale d’énergie de 1,7 million de BEP dans le scénario combiné sera supérieure de 19,5 millions de BEP aux prévisions selon la trajectoire actuelle, elle restera nettement inférieure à la demande totale. En effet, d’ici 2043, la demande excédentaire en énergie de 179 millions de BEP sera 48,3 % supérieure aux projections selon la trajectoire actuelle.

La part des autres énergies renouvelables dans la production totale d’énergie du pays doublera pour constituer 60 % de la production totale d’énergie et devenir ainsi la principale source. Cela représentera 14,5 points de pourcentage de plus que sa contribution à la production totale d’énergie selon la trajectoire actuelle. De même, la part du gaz dans la production totale avec le scénario combiné Agenda 2063 sera légèrement supérieure à sa contribution selon la trajectoire actuelle.

 

LISTE DES INTERVENTIONS SELON LE MODÈLE IFs

Toutes les interventions s’étendent de 2024 à 2033 et sont ensuite maintenues à ce niveau jusqu’en 2043, sauf indication contraire.

Nom et description

Interventions selon le modèle IFs 7.84

Benchmarking / justification / remarques

 Taux de croissance (gdprext)

2022=4,7 2023=8,3, 2024=10,6

Ajustement de la trajectoire actuelle sur la base des récentes projections de croissance du PIB du FMI pour le Sénégal, en tenant compte des perspectives pétrolières et gazières.

Scénario Gouvernance

Améliorer la démocratie (democm)

Interpoler de 1 à 1,2

Le score du Burkina Faso a augmenté de 60 % entre 2012 et 2017. De même, le score du Kenya a augmenté de 36 % entre 2001 et 2013.

Liberté économique (econfreem)

À 1,12

Indicateur de la présence d’institutions économiques fortes, qui jouent un rôle essentiel dans la réussite d’une politique industrielle. Le score de liberté économique du Bangladesh a augmenté de 42,7 % entre 1990 et 2010. Le score du Kenya a augmenté de 38,6 % entre 1990 et 2007.

Améliorer l’autonomisation des femmes (gemm)

À 1,1 

La Zambie a amélioré son score d’autonomisation des femmes de près de 57 % entre 1995 et 2009.

Réduire la corruption (govcorruptm)

À 1,15

Le score du Sénégal a augmenté de 25 % entre 2012 et 2020.

Qualité des réglementations publiques (govregqualm)

À 1,15

 

Accroître l’efficacité de la gouvernance (goveffectm)

À 1,15

Le Rwanda a augmenté son score d’efficacité gouvernementale de 54,1 % entre 2002 et 2012. Le score du Kenya a augmenté de 22,2 % entre 2005 à 2015.

Réduire la probabilité d’une déliquescence de l’État (guerre civile) (sfintlwaradd)

À −0,4

 

Réduire la probabilité d’une déliquescence de l’État (ampleur d’une guerre civile) (sfintwarmagm)

À 0,8

 

Réduire la probabilité d’un changement brusque de régime. (SFINSTABALL)

Afrique

Valeur initiale en 2017 fixée à 0,05

 

Réduire la probabilité d’une déliquescence de l’État due à l’instabilité (changement brusque de régime) (SFINSTABMAG)

Afrique

Valeur initiale en 2017 fixée à 0,1

 

Scénario Démographie et santé

Augmenter l’utilisation de contraceptifs (contrusm)

Interpoler de 1 à 1,28

En Égypte, l’utilisation de contraceptifs a augmenté de 58,1 % entre 1984 et 1995 et de près de 100 % en 2003. Au Kenya, l’utilisation de contraceptifs a augmenté de 92,4 % entre 1984 et 1993.

Accroître la proportion de la population ayant accès à l’eau potable (watsafem)

À 1,25 

Entre 2000 et 2010, l’accès à l’eau potable a augmenté de près de 59 % en Mauritanie.

Accroître la proportion de la population ayant accès à un assainissement amélioré

(sanitationm)

À 1,2

Entre 2000 et 2010, l’accès à un assainissement amélioré a augmenté de 53 % au Cabo Verde.

Réduire le taux de mortalité maternelle (matmortratiom)

À 0,78

Entre 2005 et 2014, l’Angola a réduit la mortalité maternelle de plus de 100 %. Entre 1999 et 2010, le Kenya a réduit son taux de mortalité maternelle de 75 %.

Réduire le taux de mortalité infantile (hlmortcdchldm)

À 0,78

Entre 2000 et 2010, la mortalité infantile a diminué d’environ 68 % en Angola et de 43 % au Kenya.

Réduire le taux mortalité due au sida — hlmortm (AIDS)  

 

À 0,85

Entre 1997 et 2007, le Kenya a réduit la prévalence du VIH de 50 % et la Côte d’Ivoire de 46 %.

Réduire le taux de mortalité due à la diarrhée — hlmortm

 

À 0,9

Entre 2000 et 2010, l’Angola a réduit les décès dus à la diarrhée de 182 %

Réduire le taux de mortalité due au paludisme —hlmortm

 

À 0,85. 

Entre 2001 et 2011, la Tanzanie a réduit sa prévalence du paludisme de plus de 100 %. Entre 2000 et 2010, le Kenya a réduit l’incidence du paludisme de 100 %.

Réduire le taux de mortalité due aux infections respiratoires —hlmortm (respinfection)

À 0,9. 

Entre 1993 et 2003, la Zambie a réduit son taux de mortalité due aux infections respiratoires de 50 %. Entre 2003 et 2013, le Kenya a réduit son taux de mortalité due aux infections respiratoires de 40 %.

Réduire le taux de mortalité due au diabète — hlmortm

À 0,9

Le Congo a réduit les décès dus au diabète de 33 % entre 1996 et 2006.

Réduire le taux de mortalité due à d’autres maladies transmissibles — hlmortm (OthCommumDis)

À 0,9

Entre 2009 et 2019, l’Angola a réduit de plus de 100 % son taux de mortalité due à d’autres maladies transmissibles.

Réduire le taux de mortalité due à d’autres maladies non transmissibles — hlmortm (OtherNonComm)

Interpoler de 1 à 0,75. 

Entre 2009 et 2019, l’Angola a réduit de plus de 100 % son taux de mortalité due à d’autres maladies non transmissibles.

Réduire le taux de mortalité due à la malnutrition (malnchpsamm)

 

À 0,85.

Entre 1995 et 2005, la prévalence de la malnutrition a diminué de plus de 200 % en Algérie. Au Kenya, la malnutrition aiguë sévère a diminué de près de 127 % entre 2004 et 2014.

Scénario Éducation

Accroître la proportion d’élèves au premier cycle de l’enseignement professionnel (edseclowrvocadd)

À 4

Entre 1998 et 2011, la part de l’enseignement professionnel dans le nombre total d’inscriptions a augmenté de 30 points de pourcentage (de 0,542 % à 30,53 %) en Angola.

Accroître la proportion d’élèves au deuxième cycle de l’enseignement professionnel (Edsecupprvocadd)

À 5

Entre 2003 et 2018, la part de l’enseignement professionnel dans le nombre total d’inscriptions a augmenté de 14 points de pourcentage (de 1,4 % à 15,4 %) à São Tomé et Príncipe.

Accroître la proportion d’étudiants en sciences et en ingénierie (edtersciencshradd)

À 5

Entre 2009 et 2019, la part des sciences et de l’ingénierie dans l’enseignement supérieur en Algérie a augmenté d’environ 10 points de pourcentage, passant de 20,43 % à 29,58 %.

Augmenter le taux d’admission dans l’enseignement primaire (total) (edpriintnm)

Pas d’intervention, le Sénégal atteint 100 % en 2032 selon la trajectoire actuelle de développement (scénario de base).

Entre 1996 et 2006, le Laos a augmenté son taux net de scolarisation des filles dans le primaire de 68,5 %. Entre 1999 et 2009, le Maroc a augmenté son taux net de scolarisation des garçons à l’école primaire de 49 %.

Augmenter le taux de rétention dans l’enseignement primaire (total) (edprisum)

À 1,12 

Entre 1998 et 2016, São Tomé et Príncipe a augmenté son taux de rétention à l’école primaire de 44 % à 93 %.

Augmenter le taux de passage au premier cycle du secondaire (edseclowrtran)

 

À 1,1 

La Côte d’Ivoire a augmenté son taux de passage au premier cycle du secondaire de 67 % à 93 % entre 2000 et 2014.

Augmenter le taux de passage au deuxième cycle du secondaire (edsecupprtranm)

À 1,1 

Entre 2000 et 2012, les Comores ont augmenté leur taux de passage au deuxième cycle du secondaire de 63 % à 81 %.

Augmenter le taux d’achèvement du premier cycle du secondaire (edseclowrgram)

À 1,18

Entre 2015 et 2019, le Laos a augmenté son taux d’achèvement du premier cycle du secondaire de 22 %.

Augmenter le taux d’achèvement du deuxième cycle du secondaire (total) (edsecupprgram)

À 1,2 

Entre 2015 et 2019, le taux d’obtention d’un diplôme d’études secondaires supérieures a augmenté de 29 % en Ouganda.

Augmenter le taux d’admission dans l’enseignement supérieur (total) (edterintm)

À 1,2

Entre 2000 et 2010, les inscriptions dans les établissements d’enseignement supérieur ont presque doublé en Ukraine. De même, les inscriptions dans les établissements d’enseignement supérieur ont plus que doublé au Maroc entre 2008 et 2018 et en Algérie entre 2007 et 2018.

Augmenter le taux d’achèvement de l’enseignement supérieur (edtergradm)

À 1,3

Entre 2001 et 2017, la proportion d’étudiants en sciences et en ingénierie parmi les diplômés de l’enseignement supérieur a plus que triplé au Maroc.

Améliorer la qualité de l’enseignement primaire (total) (edqualpriallm)

À 1,2 

Entre 1995 et 2005, la qualité de l’enseignement primaire (score total aux tests) a augmenté de 31 % au Kenya.

Améliorer la qualité de l’enseignement secondaire (total) (edqualsecallm) 

À 1,2

Entre 2000 et 2005, la qualité de l’enseignement secondaire (score total aux tests) a augmenté d’environ 17 % au Maroc.

Réduire les inégalités de genre dans l’enseignement primaire (edprigndreqintn)

0 de 2017 à 2023 et 10 de 2024 à 2033, maintenir

Il s’agit de créer un gradient plus agressif et de rapprocher le taux de parité entre les sexes de l’objectif de 1 femme pour 1 homme à l’entrée à l’école primaire.

Réduire les inégalités de genre au premier cycle de l’enseignement secondaire (edseclowrgndreqtran)

0 de 2017 à 2023 et 10 de 2024 à 2033, maintenir

Il s’agit de créer un gradient plus agressif et de rapprocher le taux de parité entre les sexes de l’objectif de 1 femme pour 1 homme à l’entrée au premier cycle du niveau secondaire. La parité entre les sexes dans la scolarisation brute au premier cycle du secondaire sera atteinte d’ici 2034 au Mali.

Réduire les inégalités de genre au deuxième cycle de l’enseignement secondaire (edsecupprgndreqtran)

0 de 2017 à 2023 et 10 de 2024 à 2033, maintenir

Il existe des inégalités de genre dans l’enseignement secondaire. Pour 100 garçons inscrits au premier cycle du niveau secondaire, il y a 72 filles. Il s’agit de créer un gradient plus agressif et de rapprocher le taux de parité entre les sexes de l’objectif de 1 femme pour 1 homme à l’entrée au deuxième cycle du niveau secondaire.

Réduire les inégalités de genre dans l’enseignement supérieur (edtergndreqint)

0 de 2017 à 2023 et 10 de 2024 à 2033, maintenir

Le nombre d’hommes inscrits dans l’enseignement supérieur est presque deux fois supérieur à celui des femmes au même niveau. On compte ainsi 50 femmes pour 100 hommes inscrits. Il s’agit de créer un gradient plus agressif et de rapprocher le taux de parité entre les sexes de l’objectif de 1 femme pour 1 homme à l’entrée dans l’enseignement supérieur. La parité entre les sexes dans la scolarisation brute au niveau de l’enseignement supérieur sera atteinte d’ici 2040 au Mali.

Scénario Agriculture

Augmenter les rendements agricoles (ylm)

À 1,5 

Entre 2006 et 2016, les rendements moyens agricoles ont augmenté d’environ 61,5 % au Népal.

Accès aux routes rurales (infraroadraitrgtval + infraroadraitrgtyr)

Condition initiale fixée à 90 en 2017

 

 

Augmenter la part des terres agricoles irriguées (landirareaequipm)

À 1,15

Entre 2001 et 2012, la superficie des terres équipées pour l’irrigation a augmenté de près de plus de 100 % en Algérie.

Réduire le taux de perte de production agricole (aglossprodm)

À 0,85

Réduire les pertes de production agricole au point de production.

Réduire le taux de perte agricole du producteur au consommateur (aglosstransm)

À 0,85

Le manque d’infrastructures dans les zones rurales entraîne des pertes considérables lors du transport des produits agricoles du producteur au consommateur, estimées à environ 23 %.

Accroître le nombre de calories par habitant (total) (clpcm)

À 1,03

Entre 2009 et 2019, les calories par habitant ont augmenté de 37 % en Algérie.

Augmenter les prélèvements d’eau (sol) (waterwithdrawalm)

À 1,05

 

Augmenter le taux de protection des forêts (forêt)

forestm

À 1,02

L’Algérie a augmenté ses terres forestières de 12 % entre 2005 et 2015.

Scénario Industrialisation

Augmenter les transferts sociaux du gouvernement aux ménages pauvres – govhhtrnwelm

À 1,3 

 

Améliorer la réglementation des affaires (govbusregindm)

À 0,85

 

Augmenter les investissements dans le secteur manufacturier (idsm)

À 1,05

 

Augmenter les activités de recherche et développement (total) (randdexpm)

À 1,2 

 

Augmenter les recettes publiques (govrevm)

À 1,1

 

Augmenter le taux de participation au marché du travail (hommes et femmes) (labparm)

Hommes : à 1,15

Femmes : à 1,20

 

 

Scénario Infrastructures et bond en avant

Réduire le ratio coût d’investissement/production dans le secteur de l’énergie – qem– Q (OthRenew)

À 0,8

 

Réduire le ratio coût d’investissement /production dans le secteur hydroélectrique (qem–hydro)

À 0,8

 

Augmenter la production d’énergie hydroélectrique (enpm –hydro)

À 1,2

 

Augmenter la production d’autres énergies renouvelables – enpm (OthRenew)

À 1,2

 

Accroître le taux d’accès à l’électricité dans les zones urbaines – infraelecaccm (urban)

À 1 032

 

Accroître le taux d’accès à l’électricité en milieu rural – infraelecaccm (rural)

À 1,2

 

Réduire les pertes liées au transport et à la distribution de l’électricité (infraelectranlossm)

À 0,85

 

Accroître l’accès à l’internet mobile (ictbroadmobilm)

À 1,2 

 

Réduire le coût de connexion à internet (ictbroadcostm)

À 0,8

 

Accroître l’accès à l’internet haut débit fixe (ictbroadm)

À 1,5 

 

Augmenter la proportion de la population ayant accès à internet

À 1,2

 

Augmenter la part des routes bitumées (Infraroadpavedpcntm)

 

À 1,1 

 

Réduire la contribution du travail informel à l’emploi (labinformshrm)

À 0,98

 

Réduire l’informalité (gdpinformshrm)

 

À 0,89

 

Scénario ZLECAf

Réorientation des exportations due à la promotion de la part des produits manufacturés

(xshift)

À 0,008

 

XSM-Multiplicateur d’exportation – Agriculture

Interpoler de 1 à 1,22

 

XSM-Multiplicateur d’exportation – Services

Interpoler de 1 à 1,2

 

XSM-Multiplicateur d’exportation –TIC

Interpoler de 1 à 1,1

 

XSM-Multiplicateur d’exportation – Matériaux

Interpoler de 1 à 1,1

 

Augmenter la productivité (mfpadd)

De 0 en 2023 à 0,007 en 2033, maintenir

 

XSM-Multiplicateur d’exportation – Énergie

Interpoler de 1 à 1,05

 

Multiplicateur de droits de douane à l’importation par pays et secteur –Mtarifftaxrm (agriculture)

Interpoler de 1 en 2029 à 0,1 en 2042 (13 ans)

 

Multiplicateur de droits de douane à l’importation par pays et secteur –Mtarifftaxrm (industrie manufacturière)

Interpoler de 1 en 2023 à 0,05 en 2033

 

Multiplicateur de droits de douane à l’importation par pays et secteur – Mtarifftaxrm (énergie)

Interpoler de 1 en 2023 à 0 en 2033

 

Multiplicateur de droits de douane à l’importation par pays et secteur – Mtarifftaxrm (services)

Interpoler de 1 en 2023 à 0 en 2033

 

Multiplicateur de droits de douane à l’importation par pays et secteur – Mtarifftaxrm (TIC)

Interpoler de 1 en 2023 à 0 en 2033

 

Multiplicateur de droits de douane à l’importation par pays et secteur –Mtarifftaxrm (matériaux)              -

Interpoler de 1 en 2023 à 0,01 en 2033 (10 ans)

 

Scénario Flux financiers

Accroître les envois de fonds par les migrants (xworkremitinm)

À 1,08

Les envois de fonds ont augmenté de plus de 200 % au Kenya et en Égypte entre 2006 et 2016.

Accroître l’aide publique au développement (étrangère) (aidrecm)

 

À 1,1

Entre 2006 et 2016, l’aide publique au Maroc a augmenté de près de 84 %.

Accroître les flux d’IDE vers le Sénégal (xfdistockm)

À 1,1

Entre 2000 et 2010, les flux d’IDE vers le Ghana en pourcentage du PIB ont plus que doublé.

Réduire les flux financiers illicites (xfdistoutm)

À 0,8

Les IDE ont augmenté de 21 % à Djibouti entre 2017 et 2021.

Accroître les investissements de portefeuille et les investissements étrangers, multiplicateur (xportfoliom)

À 2

Entre 2019 et 2019, l’Angola a réduit sa dette extérieure de 53,5 % (en pourcentage du PIB).

 

 

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Cite this research

Enoch Randy Aikins (2024) Sénégal. Published online at futures.issafrica.org. Retrieved from https://futures.issafrica.org/special-reports/other/Senegal3/ [Online Resource] Updated 24 April 2024.